La Cour suprême du Canada accorde un nouveau procès à Jean-Philippe Mailhot, un Montréalais condamné pour le meurtre de sa femme.

Selon le plus haut tribunal du pays, un nouveau procès s'impose en raison de problèmes dans les directives que le juge de première instance a données au jury, et de leur impact sur l'équité du procès, est-il indiqué dans le jugement délivré jeudi.

La femme de M. Mailhot, Anna-Maria Salinas Norbakk, originaire du Chili, avait été poignardée à 34 reprises en 2004 dans leur appartement, à Montréal-Nord.

La nuit du drame, M. Mailhot avait tenté de maquiller la scène pour faire croire qu'elle avait été tuée par un voleur avant de composer le 911.

Mais le jeune homme était couvert de sang et sa mise en scène était si mal ficelée qu'il a été arrêté la nuit même.

Par la suite, M. Mailhot a présenté une nouvelle version : sa femme avait tenté de s'enlever la vie en se tranchant la gorge. Il aurait donné les autres coups de couteau pour abréger ses souffrances.

Au procès, il a maintenu la thèse du suicide, ajoutant que sa femme se mutilait. Les jurés ont d'ailleurs pu prendre connaissance de certains échanges de la victime sur l'internet qui tendaient à soutenir cette théorie à la fois d'automutilation et d'idées suicidaires.

Ainsi, le jury devait notamment déterminer si la jeune femme s'était blessée elle-même et, si oui, qui avait porté le coup fatal : elle ou son mari. M. Mailhot a aussi soutenu qu'il devait être acquitté parce qu'il souffrait d'un trouble mental quand il a asséné les coups de couteau : selon ses mots, il se trouvait dans un état de «dissociation» et voyait la scène de l'extérieur, comme un robot.

M. Mailhot avait été condamné pour meurtre non prémédité par un jury. La Cour d'appel avait ensuite confirmé ce verdict, mais un juge du banc était dissident.