Près de 18 ans après s'être cassé le cou en plongeant d'un tremplin, Éric Lavoie cherche encore à obtenir une compensation financière pour cet accident qui l'a laissé paraplégique. Aujourd'hui, sa quête se poursuit au palais de justice de Montréal, alors que s'ouvre un procès contre son ex-avocat.                                                                

Éric Lavoie, 37 ans et résidant dans la région de Lanaudière, réclame 7,3 millions à Me Barry Stein et à deux autres avocats qui l'ont représenté lors de la poursuite qu'il a intentée contre le propriétaire de la piscine. Il soutient que son ex-avocat a omis de déposer en preuve des éléments «essentiels» qui auraient pu lui permettre de gagner.

En juin 1995, Éric Lavoie, qui avait alors 19 ans, a plongé dans la piscine creusée des parents de sa copine. Il a percuté de plein fouet la «pente» qui délimite les sections profonde et peu profonde. Depuis, il est confiné à un fauteuil roulant.

Après l'accident, Éric Lavoie a entamé une poursuite de 5 millions contre le propriétaire de la piscine et l'assureur de ce dernier. En 2002, le juge Jean Crépeau a rejeté sa requête, concluant que la piscine respectait les normes minimales connues, soit la norme américaine du National Spa and Pool Association (NSPI). Le juge Crépeau a statué que l'accident était attribuable à une «erreur technique» de la part de M. Lavoie. La Cour d'appel a maintenu cette décision.

Nombreux reproches

Selon Éric Lavoie, son avocat aurait dû soumettre en preuve des études et un jugement des tribunaux américains qui, à ses yeux, prouveraient que la norme NSPI était dangereuse. En 2000, la Cour d'appel de Washington a confirmé la décision d'un jury condamnant le NSPI à payer 6,6 millions à un adolescent de 16 ans victime d'un accident de plongeon.

M. Lavoie reproche également à Me Stein de ne pas avoir obtenu le plan de la piscine auprès de la municipalité et de ne pas avoir poursuivi le fabricant de la piscine, son installateur et la Ville de Repentigny pour ses normes «dangereuses» en matière de piscines résidentielles.

Dans les documents déposés à la cour, les trois avocats, représentés par le Fonds d'assurance responsabilité professionnelle du Barreau du Québec, disent avoir respecté «les plus hauts standards d'attention, d'effort, de diligence, de compétence et de dévouement». Ils soutiennent entre autres que la décision du tribunal américain n'avait aucune «valeur probante» dans le dossier d'Éric Lavoie.