Maladivement jaloux et très violent, le récidiviste Richard Graveline, 45 ans, a été déclaré délinquant dangereux et condamné à une peine de 15 ans, hier à Montréal, pour les sévices qu'il a infligés à une ex-conjointe.

Au terme de son procès, en mars 2011, M. Graveline a été déclaré coupable de neuf accusations ayant trait à l'enlèvement, la séquestration, des agressions sexuelles avec lésions, des voies de fait graves et armées. La victime est une consommatrice de drogue qui avait l'habitude de se prostituer dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. M. Graveline, trafiquant de crack surnommé Crash dans le centre-ville, est devenu intime avec elle à l'été 2009. Les faits se sont produits entre le 14 juillet et le 31 juillet. Au cours de cette période, il l'a séquestrée, battue, violée et menacée. La nuit, M. Graveline attachait sa cheville à la sienne avec une ceinture, de peur qu'elle sorte et le trompe. Si elle bougeait trop, il la brûlait avec un briquet. Il la frappait pour un rien et lui a rentré une cuillère dans un oeil. La femme, n'en pouvant plus, a tenté de fuir en sautant du deuxième étage. Graveline l'a rattrapée. C'est finalement un autre trafiquant, patron de Graveline, qui a libéré la victime. Celle-ci était couverte d'ecchymoses et de brûlures lorsqu'elle a été amenée à l'hôpital.

Traitement semblable

M. Graveline avait infligé un traitement semblable à une autre conjointe, plusieurs années auparavant, notamment en la battant avec une barre de fer et en lui faisant boire de l'alcool à friction parce qu'il trouvait qu'elle sentait mauvais. Cela lui a valu une peine de sept ans de prison en 1997. Il avait aussi d'autres condamnations à son actif.

La procureure de la Couronne Rachelle Pitre a demandé et obtenu que M. Graveline soit étiqueté délinquant dangereux.

En rendant sa décision, lundi, la juge Louise Villemure a signalé que M. Graveline a de multiples problèmes. Il a un mode de vie désorganisé, il a de la difficulté à tolérer les frustrations, il est violent, et sa toxicomanie a tendance à induire chez lui une «jalousie paranoïde». Les risques de récidive sont très présents. La juge lui a donc infligé une peine de 15 ans, de laquelle il faut soustraire sept ans, soit la détention préventive comptée en double. À sa sortie de prison, M. Graveline sera sous surveillance pendant 10 ans. Ce dernier, qui est représenté par Me Hélène Poussard, maintient qu'il est innocent et est en appel de sa condamnation.