Yvan Grand-Maison avait un taux d'alcoolémie plus bas que la limite permise, quand il a percuté deux piétons, dont un mortellement, le soir du 21 février 2012. Mais il avait tout de même les capacités affaiblies, en raison de la combinaison de consommation d'alcool et de prise de médicaments.

C'est du moins ce que tentera de prouver la Couronne, au procès de M. Grand-Maison, qui s'est ouvert hier, à Montréal.

L'homme de 41 ans est accusé de conduite avec facultés affaiblies causant la mort de Ngan Wong Yee, 73 ans, et causant des lésions corporelles à son époux, Poom Huy Shuy, 72 ans. Le couple marchait rue Ceres, à Dollard-des-Ormeaux, vers 20 h, le soir en question, lorsqu'il a été percuté par la voiture de

M. Grand-Maison. Ce dernier, affolé et en pleurs, a lui-même appelé le 9-1-1.

À son arrivée, l'agent Carl Paquette a constaté que la dame gisait face contre terre, les bras en croix. Selon lui, elle ne respirait plus et elle n'avait plus de pouls. Sa collègue, Marie-France Delisle, s'est rendue auprès de l'homme, qui était couché par terre dans une flaque de sang. Il avait une fracture du crâne à l'arrière de la tête, a noté la policière.

Pare-brise fracassé

Une autre policière, Marion Giroux, s'est pour sa part approchée du véhicule dont le pare-brise était « tout fracassé ». La policière soutient que M. Grand-Maison était « anormalement calme, qu'il avait les yeux rouges et vitreux, que son élocution était lente et qu'il sentait l'alcool. Il y avait six cannettes de bière sur la banquette du passager, dont deux percées. »

Les deux tests d'alcoolémie pris environ une heure plus tard allaient démontrer que M. Grand-Maison avait respectivement 69 mg et 62 mg d'alcool dans le sang, alors que la limite admise est de 80 mg. M. Grand-Maison, qui était en dépression et souffrait d'une hernie discale, a aussi été soumis à un test de drogue.