«Je ne suis pas un robot. Je ne suis pas un ordinateur. Je n'enregistre pas tout. Je ne peux pas être certaine, minute par minute, de tout ce que je fais», a dit avec impatience Sandy, hier, au quatrième jour du contre-interrogatoire qu'elle subit dans le procès d'Evgueni Mataev et de ses quatre coaccusés.

La jeune femme a justifié ainsi le fait qu'il y a des différences entre ce qu'elle dit aujourd'hui et ce qu'elle a pu affirmer dans le passé au cours d'autres déclarations à la police ou lors de l'enquête préliminaire. Pendant quatre jours, Me Richard Tawil, avocat de Mataev, s'est efforcé de faire ressortir ce qui lui apparaissait comme des contradictions, des exagérations, voire des inventions. Il a aussi fait admettre à Sandy qu'elle aurait eu l'occasion de se libérer du prétendu joug de Mataev. «J'avais peur, je ne savais pas quoi faire», a-t-elle répété à plusieurs reprises. À un certain moment, hier, elle a même demandé à Me Tawil s'il lui était déjà arrivé de se trouver dans une situation où il aurait voulu fuir, mais qu'il avait trop peur pour le faire.

«Non», a répondu Me Tawil.

«Alors vous n'avez jamais été dans une situation vraiment difficile», a rétorqué Sandy.

Evgueni Mataev, 39 ans, Harol Benoît, 35 ans, Danial Youssefi, 33 ans, et Benjamin Oswald Hernandez, 35 ans, sont accusés de traite de personne à l'égard de Sandy. Vasilios Mastoropoulos est pour sa part accusé de séquestration et d'incitation à voler. Le procès se poursuit lundi. Me Tawil a annoncé hier qu'il croyait bien avoir fini son contre-interrogatoire. Les avocats des autres accusés prendront le relais. Rappelons que les événements sont survenus entre septembre 2010 et mars 2011, à Montréal.