Le garçon de 12 ans accusé d'avoir abattu son frère de 16 ans la semaine dernière à Dorval a obtenu le droit d'assister aux funérailles de ce dernier, qui devraient avoir lieu jeudi.

À la demande de la défense et de la Couronne, la juge Lucille Beauchemin a recommandé mardi matin que l'accusé puisse y aller pour une période de quatre heures, entre 11h et 15h. Il sera accompagné en tout temps de deux gardiens du centre jeunesse où il est détenu.

«On voulait s'assurer que des balises bien claires soient déterminées, a indiqué la procureure de la Couronne, Me Marie-Claude Bourassa. Des raisons humanitaires ou de compassion peuvent permettre aux gens qui ont la garde légale de l'amener.»

Dans les cas de détentions préventives, seul le tribunal peut accorder des droits de sortie. Les centres de la jeunesse et de la famille Batshaw, responsables de sa détention, devraient donc suivre la recommandation de la juge.

Rappelons que les parents des deux adolescents et leurs proches tenaient à ce que le garçon assiste aux funérailles, une étape qui, à leurs yeux, est essentielle dans leur processus de deuil.

Par ailleurs, la juge Beauchemin a émis une ordonnance mardi pour interdire à l'accusé d'avoir des contacts avec quatre jeunes - trois garçons et une fille - qui pourraient être appelés à témoigner dans le dossier.

L'enquête sur le cautionnement, qui devait avoir lieu mardi, a été remise à plus tard. La défense a demandé un report, parce que la personne qui pourrait accueillir l'accusé s'il obtient le droit d'être détenu chez un proche pendant les procédures judiciaires a des problèmes de santé. Au terme de l'enquête, la juge pourrait décider de libérer le garçon pendant le processus judiciaire, de maintenir sa détention dans un centre jeunesse ou de lui permettre de vivre chez un proche.

Le garçon, qui aura 13 ans dans quelques semaines, aurait tiré une balle dans la tête de son frère le 21 janvier, au domicile de sa mère, à Dorval. Il est accusé de possession d'une arme prohibée et d'homicide involontaire.

Pour que l'accusé soit reconnu coupable d'homicide involontaire, la Couronne devra prouver qu'il aurait dû prévoir que son comportement insouciant pouvait causer la mort, explique le criminaliste Jean-Claude Hébert. Le jeune âge de l'accusé, qui n'a pas la maturité d'un adulte, joue en sa faveur. Par contre, Me Hébert soupçonne que l'enquête policière a révélé des circonstances négatives pour le jeune homme.

Des médias ont d'ailleurs rapporté ces derniers jours que le jeune aurait déjà apporté l'arme avec laquelle il aurait tiré à son école.

Les parties seront de retour au tribunal le 8 février pour fixer une nouvelle date pour l'enquête sur mise en liberté.