Considérant son «absence de progrès et de remise en question, sa criminalité persistante et bien ancrée, et ses fréquentations inquiétantes», les commissaires aux libérations conditionnelles imposent déjà des conditions très sévères à l'ancien Rocker Sylvain Moreau, trois mois et demi avant sa libération d'office.

Moreau, 44 ans, a été condamné à 20 ans de prison après avoir été reconnu coupable de complot pour meurtre, trafic de stupéfiants et gangstérisme à la suite de l'opération Printemps 2001, qui a frappé le club-école des Nomads et ce groupe d'élite des Hells Angels.

C'était la première fois lundi qu'il se présentait devant les commissaires depuis sa condamnation. On a appris qu'à deux reprises durant sa détention, en 2009 et en 2011, il a été transféré dans un pénitencier à sécurité maximum pour avoir usé de son influence et pour trafic de stupéfiants. Il est de retour dans un établissement à sécurité moyenne depuis janvier.

«Vous avez commencé votre vie criminelle en 1987 et vous n'avez pas lâché depuis. On vous voit toujours de près ou de loin avec les magouilles institutionnelles. On ne peut pas dire que vous avez commencé votre réhabilitation», lui a lancé la commissaire Marie-Claude Frenette, qui était flanquée de son collègue Jacques Bouchard.

«J'ai été transféré sur des soupçons. Ils ont écouté mon téléphone durant six mois en prison et n'ont rien trouvé», s'est défendu Moreau, qui assure que sa vie criminelle est terminée.

«Je n'ai pas vu mes enfants grandir. Je n'étais pas là quand mon père est mort. J'ai trop perdu depuis ma condamnation et je veux me reprendre en main», a-t-il promis. Il a ajouté qu'à sa sortie, il habitera chez un proche, en campagne, «pour s'éloigner de la ville» et travailler dans le sablage ou le paysagement.

Moreau, qui a admis avoir des talents de vendeur de drogue, a expliqué qu'il s'est joint aux Rockers pour l'argent et «pour appartenir à un club de bicycle», mais que maintenant, c'est terminé.

Conditions strictes

Mais loin d'être convaincus, les commissaires lui imposent des conditions strictes.

En plus des interdictions habituelles de fréquentation et de consommation de drogue et d'alcool, Moreau devra notamment divulguer ses revenus, demander la permission avant de se procurer des cartes de débit ou de crédit, se présenter à un poste de police chaque semaine, ne pas posséder plus d'un téléphone cellulaire, respecter un couvre-feu de 21h à 6h et se déplacer dans un périmètre limité.