Malgré un avis d'expulsion de la Cour supérieure, le caïd Ducarme Joseph occupe toujours sa somptueuse maison de Dollard-des-Ormeaux, a appris La Presse.

La Banque HSBC, à qui appartient la résidence évaluée à 1 million, n'a pas rappelé La Presse, mais les avocats des deux parties n'ont pas nié les renseignements reçus de plusieurs sources.

«Aux dernières nouvelles, il était toujours là. Mais je suis en discussion avec l'avocat de M. Joseph», nous a dit Me Marc Savoie, qui représente la HSBC. De son côté, l'avocat de Joseph, Me Philip E. Fine, s'est refusé à tout commentaire.

Le 26 août 2008, la HSBC a consenti à Joseph un prêt de 950 000 $ pour acquérir sa maison. Au 14 novembre dernier, la créance hypothécaire due par Joseph à la banque s'établissait toujours à 1,1 million. L'an dernier, la HSBC a déposé une «requête en délaissement forcé» contre Joseph. Ce dernier ne s'est jamais présenté à l'audience et la banque a obtenu gain de cause.

Expulsion

Dans un jugement de cinq pages rendu le 15 novembre 2012, la juge Micheline Perreault, de la Cour supérieure, a donné 10jours à Joseph pour remettre la maison à la HSBC, ordonné son expulsion en cas de refus et autorisé la vente de la maison par un huissier à un prix minimum de 801 225 $.

Le jugement est devenu exécutoire le 15 février dernier, mais Joseph occupe toujours la résidence et il en est le propriétaire au rôle d'évaluation. L'huissier chargé du dossier, André Perron, a dit à La Presse ne pas avoir encore reçu les mandats pour exécuter un bref d'expulsion et vendre la maison.

En octobre dernier, la Ville de Montréal a publié un préavis de vente de la résidence pour défaut d'un paiement de taxes de 10 886 $, mais l'a rayé en décembre, vraisemblablement parce que la somme due a été payée.

De son côté, Revenu Québec a toujours une hypothèque de 283 000 $ sur la maison, qui représente une somme que doit Joseph en impôts impayés.

Le nom de Ducarme Joseph revient régulièrement dans les médias depuis la spectaculaire fusillade à laquelle il a échappé de justesse dans son ancienne boutique de vêtements du Vieux-Montréal, le 18 mars 2010. Selon la police, cet événement serait lié au meurtre du fils aîné du parrain, Nick Rizzuto fils, commis trois mois plus tôt.

Ducarme Joseph est l'un des fondateurs des 67, ancien et violent gang de rue du quartier Saint-Michel.