Un homme a été accusé aujourd'hui d'avoir incité des gens à tuer le commandant de la section des relations avec les médias de la police de Montréal, Ian Lafrenière.

Anatoliy Vdovin, 43 ans, a été arrêté mercredi à la bibliothèque de Westmount, et a été détenu jusqu'à sa comparution qui eut lieu ce jeudi après-midi.

L'homme aurait publié vers le 4 avril dans Internet une image du commandant Lafrenière, possiblement sous forme d'un avis de recherche mentionnant qu'il était recherché mort ou vif moyennant une somme d'argent.

Il est accusé d'avoir incité à des gens à commettre un crime, soit celui de tuer le policier.

L'homme s'exprimant en anglais s'est présenté dans le box des accusés sans avocat et a donc été assisté par un représentant de l'aide juridique à qui il a confié son souci principal : son enfant qui est gardé «par des étrangers» depuis son arrestation.

L'audition de sa requête pour remise en liberté a été reportée à demain, il devra donc passer une deuxième nuit en prison.

«Il s'agit de menaces claires et directes», a indiqué l'agent Anie Lemieux, porte-parole du SPVM, qui n'a pas spécifié dans quel contexte ces menaces auraient été proférées.

«Le message a été publié sur un site Web. Quelqu'un l'a vu et nous a appelé pour porter plainte. Grâce à des méthodes d'enquêtes, nous avons pu remonter jusqu'au suspect, qui a été arrêté», ajoute son collègue, l'agent Dany Richer. Il dit ne pouvoir préciser la nature des récriminations de l'homme à l'égard de Ian Lafrenière, lui qui n'est pas connu comme un militant pour une cause précise et qui n'a pas eu maille à partir avec le système de justice depuis plus de 10 ans.

Dans le passé, l'homme aurait administré une entreprise de transport de marchandises.

Il a déjà été condamné à une peine de travaux communautaires après avoir été déclaré coupable de voies de fait armé causant des lésions, en 2000. La police le qualifie de «sujet connu».

Il aurait publié cette image au lendemain de la médiatisation de l'arrestation de Jennifer Pawluck, une militante de 20 ans, qui avait publié sur Facebook une photo d'un graffiti qu'elle a aperçue sur le mur d'un commerce, et qui représentait le commandant Lafrenière touché par un projectile d'arme à feu au front. Elle n'avait toutefois pas menacé le policier. Celle-ci a recouvré sa liberté après quelques heures passées au poste de police, mais elle a dû s'engager à comparaître pour répondre à des accusations de harcèlement à l'égard du commandant, et ce même si le graffiti ne serait pas son oeuvre.

Il n'y aurait toutefois aucun lien entre les deux évènements.