Richard Henry Bain, accusé de l'attentat au Métropolis lors de la soirée électorale du 4 septembre, a refusé de parler à une psychiatre francophone, et sa cause s'en est trouvée reportée à janvier.

L'accusé devait connaître lundi, au palais de justice de Montréal, les résultats de son évaluation psychiatrique devant déterminer s'il est apte ou non à subir un procès.

Les avocats ont cependant indiqué à la Cour que Richard Henry Bain avait refusé de discuter avec la psychiatre désignée, qui s'était d'abord adressée à lui en français. Il séjournera de nouveau à l'institut Philippe-Pinel pour une évaluation, une étape nécessaire et préalable, selon la procureure aux poursuites criminelles et pénales Éliane Perreault.

«Monsieur ne voulait pas parler à un médecin féminin de langue française. C'est la raison pour laquelle on retourne monsieur et que nous allons prendre les arrangements nécessaires pour qu'il soit vu par quelqu'un de langue anglaise», a-t-elle précisé lundi.

La cause a été reportée au 11 janvier et d'ici là, donc, un nouveau médecin sera assigné au dossier.

Un autre élément s'ajoute à la complexité de la cause: une étude des ressources financières de Richard Henry Bain, actuellement représenté par l'aide juridique, indique qu'il a les moyens de se payer un avocat.

Lundi, Richard Henry Bain est demeuré relativement calme, mais à la fin de l'audience, il a demandé à ce que l'enquête soit confiée à la police provinciale, alléguant que les policiers de Montréal avaient fait usage d'une force démesurée contre lui lors de sa comparution en octobre dernier.

Au moment d'être amené hors du tribunal par les agents de détention, il a lancé ses voeux de Joyeux Noël à tous.

Richard Henry Bain fait face à 16 chefs d'accusation, incluant ceux de meurtre prémédité, de tentatives de meurtre, de voies de fait graves et d'incendie criminel. La Couronne a cependant indiqué lundi que l'enquête se poursuit et que d'autres accusations pourraient être déposées.

Le soir des élections générales au Québec, pendant que la nouvelle première ministre Pauline Marois prononçait son discours de victoire, Denis Blanchette, un technicien de scène âgé de 48 ans, a été abattu au Métropolis. Son collègue Dave Courage a été blessé. En entrevue à la télévision, Mme Marois a récemment affirmé qu'à son avis, le tireur la visait.

Questionnée sur la possibilité que Richard Henry Bain ait refusé de parler à la psychiatre parce qu'elle est une femme, la procureure Perreault a répondu ne pas savoir si cela avait influencé la décision de l'accusé.

La défense soutient ne pas avoir été en mesure de préparer son dossier en raison du refus de l'accusé de collaborer. La défense avait demandé à ce qu'une évaluation psychiatrique de Bain soit effectuée.

Sur la question des ressources financières, un des avocats de la défense a déclaré lundi que sa collègue de l'aide juridique et elle-même avaient l'intention de se retirer du dossier.

«Les personnes responsables de l'aide juridique ont tranché: Bain est capable de payer. Elles ont donc décidé qu'il ne pourrait pas être représenté par l'aide juridique», a indiqué Mme Perreault.

La décision à propos du droit à l'aide juridique de Richard Henry Bain a également été reportée au 11 janvier, une fois son évaluation terminée.