Le divorce est consommé entre l'Université Laval et la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ).

Après en avoir fait part à ses collègues il y a quelques jours, le recteur Denis Brière a confirmé lundi le retrait immédiat de l'Université Laval de l'organisme qui représentait, jusqu'ici, les 19 établissements universitaires québécois.

La CREPUQ «ne répond plus aux besoins de l'Université Laval en matière de défense et de promotion de ses intérêts et de son identité», a expliqué M. Brière dans un communiqué.

Alors que l'autonomie des universités est en jeu, la CREPUQ tend, selon le recteur, à «uniformiser les messages et les perceptions» face au réseau universitaire.

À son avis, l'autonomie des universités est «régulièrement attaquée» depuis les dernières années sous le prétexte, entre autres, d'éviter des dérapages ou des déboires financiers vécus dans certaines institutions.

Pourtant, l'identité et l'autonomie des universités «ne doivent pas être mises à risque aux fins d'une uniformisation administrative et politique des institutions du savoir et de l'innovation», écrit M. Brière, sans souffler mot, dans le communiqué, de la volonté de Québec d'exercer un plus grand contrôle sur le réseau universitaire.

Du reste, le recteur dissident déplore ce qu'il perçoit comme une tendance au Québec à considérer de plus en plus les universités «comme un groupe homogène» et «comme des institutions publiques et uniformes».

«Il est clair que certaines institutions, comme le réseau des Universités du Québec, sont des institutions publiques mais les autres sont des institutions à Charte privée. (...) Cet aspect, pourtant fondamental pour mieux comprendre la réalité du système universitaire québécois, est difficile à communiquer par la CREPUQ», note-t-il.

Depuis des mois, les relations entre M. Brière et la CREPUQ semblaient tendues, notamment dans le débat sur le financement des universités.

En décembre, M. Brière avait été l'un des rares recteurs à monter au front contre les compressions imposées au réseau par le gouvernement péquiste.