Quand leurs parents se sont séparés dans les deux ans précédant leur entrée à l'école, les enfants sont plus susceptibles d'en arracher à la maternelle.

C'est l'une des conclusions d'une étude de l'Institut de la statistique du Québec parue hier, qui s'appuie sur une cohorte de 2120 enfants québécois suivis de l'âge de 5 mois à 4 ans.

L'institut a passé en revue divers facteurs pouvant influer sur le degré de préparation des enfants à l'école.

Comme le souligne l'auteure Hélène Desrosiers, on aurait tendance à croire que les difficultés scolaires d'enfants de parents séparés s'expliquent par une «vulnérabilité sur le plan affectif». Ça ne semble pas être le cas, du moins pas directement.

Il semble que c'est plutôt sur les plans cognitif et de l'acquisition de connaissances que ces enfants sont moins bien préparés à la maternelle.

L'étude avance que les parents séparés «consacrent une partie de leur temps et énergie à la réorganisation de la vie sur les plans matériel, financier, etc.» et que, dans le tourbillon, ils ont peut-être moins de temps pour stimuler leur enfant, du moins à court terme.

Cela dit, «il est aussi possible que les changements qui accompagnent la séparation poussent certains enfants à être moins réceptifs aux apprentissages scolaires», peut-on lire.

Des facteurs multiples

Des chercheurs (Janus et Duku, en 2007) ont déjà avancé que la séparation parentale «est un facteur plus important pour la vulnérabilité à l'entrée à l'école que la structure familiale en tant que telle (ménage monoparental ou biparental)».

Fait à noter, la séparation des parents n'est pas le seul facteur qui prédispose à une adaptation scolaire difficile.

Les nourrissons de mères qui ne se sentaient pas très à l'aise dans leur rôle de parent, ceux à qui on ne lisait pas d'histoire de façon quotidienne dès l'âge de 18 mois et ceux dont les parents étaient moins soutenus par leur famille et leur entourage sont aussi «plus susceptibles d'être vulnérables dans l'un ou l'autre domaine de leur développement à la maternelle».