Certains élèves aux prises avec des problèmes de santé mentale attendent des mois avant de rencontrer un pédopsychiatre et de recevoir les traitements adéquats.

De longs mois au cours desquels ils ont du mal à fonctionner.

«La liste d'attente est longue. Nous avons un enfant qui attend depuis deux ans», explique Chantal St-Louis, directrice de l'école Martel.

En attente d'un diagnostic, les élèves qui se retrouvent dans les classes adaptées représentent des cas complexes pour le personnel, qui tente d'adapter ses interventions pour chacun d'eux.

Sorel est le parent pauvre de la Montérégie en ce qui concerne les soins psychiatriques aux enfants, convient la Dre Nathalie Cérat, pédopsychiatre rattachée à l'hôpital de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Pendant longtemps, aucun spécialiste n'était présent à temps plein dans cette région. C'est plutôt un pédopsychiatre du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine qui s'y rendait quelques heures par mois.

L'arrivée d'un pédopsychiatre à temps plein à Sorel, depuis le début de l'année, devrait permettre d'améliorer la situation, croit-elle.

Il y a une dizaine d'années, toute la Montérégie était aux prises avec des listes d'attente considérables en pédopsychiatrie. Il y avait alors 16 spécialistes. On en compte plus de 25 actuellement. Mais, surtout, l'organisation du réseau a été revue et améliorée. Les enfants attendent six mois, en moyenne, pour obtenir des services, alors que l'attente pouvait auparavant se compter en années.

Des cas plus lourds

La lourdeur des cas qui aboutissent dans le cabinet des pédopsychiatres s'est accrue. Cependant, il n'y a pas plus d'enfants souffrant de problèmes de santé mentale qu'il y en avait avant, affirme la Dre Cérat.

S'il semble y en avoir plus dans les classes, c'est parce que «le milieu scolaire est un peu plus à l'affût. Les gens sont plus sensibilisés, les jeunes sont vus à un âge plus précoce qu'avant», explique-t-elle.

Les troubles anxieux sont un problème fréquent. Bien souvent, d'autres membres de la famille en souffrent. Le vécu des jeunes, au cours de leurs premières années de vie, compte aussi pour une part importante.

Quant au trouble d'attachement en tant que tel, les médecins sont prudents. Il est évident que les enfants des classes d'attachement éprouvent une difficulté à fonctionner et vivent une grande détresse psychologique.

Mais le milieu de l'éducation et le milieu de la santé ne s'entendent pas nécessairement sur la définition du trouble d'attachement, reconnaît la Dre Cérat. «En médecine, pour avoir un diagnostic d'attachement, il faut vraiment qu'il y ait eu des problématiques très importantes dans les premières années de vie, des problèmes de négligence et d'abandon», explique la pédopsychiatre. Dans les classes d'attachement, le concept est plus général.

Période d'attente moyenne pour obtenir des services en pédopsychiatrie en Montérégie