Les problèmes de qualité de l'air hantent de nouveau la Commission scolaire de Montréal (CSDM). Les élèves et le personnel de l'école primaire Baril, fermée à cause de moisissures, ont été relogés dans une autre école contaminée.

La Direction de la santé publique (DSP) de Montréal vient d'ordonner à la CSDM de faire des travaux d'urgence dans les conduits de ventilation de l'école secondaire Louis-Riel, où les élèves et le personnel de l'école Baril ont été déménagés en octobre dernier.

Des membres du personnel se sont plaints de problèmes de santé au cours des dernières semaines. La DSP a réalisé une expertise au début de l'année et les travaux de nettoyage des conduits de ventilation ont débuté lundi.

Pour le moment, les élèves et le personnel ne sont pas déplacés. «La Direction de la santé publique et nous avons bon espoir de retrouver le niveau de qualité attendu et normal», assure Daniel Duranleau, président de la CSDM.

C'est la troisième mésaventure du genre pour les élèves et le personnel de l'école Baril. Ils avaient d'abord été relogés à l'école Hochelaga, mais cette dernière a aussi dû être fermée pour cause de moisissures.

Les élèves et le personnel de l'école Hochelaga ont déménagé à l'école secondaire Édouard-Montpetit, alors que ceux de l'école Baril ont été dirigés vers l'école Louis-Riel.

Quel avenir pour les écoles contaminées?

Des décisions sont attendues depuis plusieurs mois concernant l'avenir de l'école Baril et de l'école Saint-Gérard, située dans Villeray. Cette dernière est fermée depuis un an, toujours à cause de problèmes de moisissures.

La Presse a révélé au printemps dernier qu'un rapport d'expertise recommandait la démolition, partielle ou totale, des deux écoles. Depuis, aucune décision n'a été prise.

Des discussions sont en cours depuis plusieurs mois avec Québec relativement au financement des travaux. Rien ne semble aboutir. «On va y arriver. On est dans un horizon qu'on espère le plus rapide possible», affirme M. Duranleau. Une rencontre est prévue lundi prochain avec le conseil d'établissement de l'école Baril pour discuter des scénarios à l'étude.

Hier, le président de la CSDM n'a pas exclu qu'une réorganisation mène à la fermeture d'une des écoles primaires d'Hochelaga-Maisonneuve. Outre les écoles Baril et Hochelaga, l'école Saint-Nom-de-Jésus est également contaminée. «On prend l'engagement qu'il y aura de l'enseignement primaire de proximité, de qualité, dans le quartier. On va regarder la forme. Est-ce en nombre d'écoles? On va regarder», s'est limité à dire M. Duranleau.

Des comptes à rendre

La CSDM a procédé hier soir à sa deuxième reddition publique de comptes. Le dossier des moisissures est l'une des quatre principales revendications auprès du ministère de l'Éducation.

C'était aussi l'occasion de faire le point sur les objectifs du plan Réussir, qui concerne la réussite scolaire des élèves. Dans l'ensemble, on note un certain progrès quant au taux d'obtention d'un diplôme.

Les résultats scolaires sont toutefois demeurés stables, voire à la baisse, notamment en mathématiques chez les garçons. «C'est comme un bulletin. Il y a des bonnes notes, ça va moins bien ailleurs», a précisé M. Duranleau.

La CSDM assure qu'elle maintient le cap vers l'équilibre budgétaire en 2015-2016, malgré un déficit de 32 millions l'an dernier et un déficit prévisionnel autorisé de 47,5 millions cette année.

Une centaine de membres de l'Alliance des professeurs ont par ailleurs manifesté avant la séance. Ils protestent contre des ponctions de 325 000$ dans leur fonds de perfectionnement. La CSDM a choisi de rediriger l'argent vers une mesure pour favoriser l'utilisation des nouvelles technologies dans 25 écoles, ce qu'elle considère comme du perfectionnement.