Les élèves québécois lisent moins bien que leurs camarades des autres provinces, selon les plus récents résultats du Programme international de recherche en lecture scolaire, qui compare les compétences des élèves de quatrième année de 45 pays, dont le Canada. L'étude révèle aussi que les capacités de lecture des enfants qui fréquentent le réseau scolaire anglophone sont nettement supérieures à celles des élèves du réseau francophone.

Globalement, les élèves canadiens se classent au 12e rang parmi les 45 pays étudiés, révèle l'enquête mondiale. Un peu plus de la moitié des enfants atteignent un seuil de lecture «élevé» et 86%, un seuil «intermédiaire». Hong Kong, la Russie, la Finlande, Singapour, l'Irlande du Nord, les États-Unis et le Danemark se démarquent avec des scores de loin supérieurs.

«On va se pencher sur leurs pratiques d'enseignement pour s'en inspirer. Ça va mener à des réflexions», a affirmé Andrew Parkin, directeur général du Conseil des ministres de l'Éducation du Canada. Il se dit satisfait de la performance du Canada sur le plan international, mais il admet qu'on peut faire mieux.

«Les enfants aiment lire et leurs parents sont nombreux à les initier à la lecture avant qu'ils commencent l'école, note M. Parkin. Ce que les professeurs nous disent, par contre, c'est qu'ils pourraient être mieux préparés à aller en classe. Certains manquent de sommeil ou ont des carences nutritionnelles.»

Le Québec à la traîne

Le Québec arrive pour sa part au 21e rang. Moins d'un élève sur deux atteint un seuil élevé et 85% atteignent un seuil intermédiaire. Le niveau de lecture s'est légèrement amélioré dans la province depuis la dernière enquête du genre, réalisée en 2006, et demeure au-dessus de la moyenne mondiale.

Toutefois, les jeunes Québécois font piètre figure sur le plan national. Ils se classent avant-derniers, tout juste devant leurs camarades du Nouveau-Brunswick, autant pour extraire des informations des textes que pour interpréter, combiner et évaluer ces informations. Ils sont aussi moins bons que les autres élèves canadiens pour comprendre des textes littéraires et informatifs. La Colombie-Britannique, l'Ontario et la Nouvelle-Écosse obtiennent les meilleurs résultats.

Un autre élément qui ressort du Programme international de recherche en lecture scolaire 2011: les enfants qui fréquentent le réseau scolaire francophone lisent moins bien que ceux qui étudient en anglais. «C'est plus difficile pour les francophones hors Québec. Plusieurs vivent dans des communautés rurales qui sont moins bien placées économiquement, explique Andrew Parkin. Il y a aussi les défis liés au fait d'être minoritaires. Ils sont entourés d'anglais.»

Le fossé est d'ailleurs particulièrement profond en Colombie-Britannique, en Ontario et en Nouvelle-Écosse. Il est aussi présent au Québec, mais à plus petite échelle. Ainsi, 6% des élèves francophones atteignent un seuil de lecture élevé, contre 13% des élèves anglophones.