Un étudiant de l'Université McGill a lancé récemment le site McGilliLeaked, dans lequel il entend publier des documents liés à la gestion de l'Université, comme les dépenses en alcool du bureau de la principale, les salaires des administrateurs ou encore le contrat de sécurité entre l'établissement et la firme Sécuritas.

Christopher Bangs est étudiant en économie. Depuis un peu plus d'un an, lui et des collègues font régulièrement des demandes en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, parfois pour le compte du journal McGill Daily, parfois pour leur bénéfice personnel. Pour éviter que ces documents ne tombent dans l'oubli, Christopher Bangs a lancé un site internet à la WikiLeaks. «J'espère que ça permettra aux gens de mieux comprendre ce qui se passe à McGill», dit-il.

Alcool et sécurité

Dans les documents publiés jusqu'à maintenant, on apprend notamment que le bureau de la principale de l'Université McGill a dépensé près de 3500$ en alcool de mai 2011 à avril 2012, et que l'occupation d'un édifice de l'université par des étudiants en février dernier a coûté environ 142 000$ à l'établissement.

«Tous les documents sur mon site sont légaux et obtenus de façon légale», précise Christopher Bangs, qui soutient qu'il n'a aucun lien avec McGillLeaks, un site internet qui a été obligé de fermer en mars dernier parce qu'il avait mis en ligne des documents obtenus illégalement qui contenaient des renseignements confidentiels.

«Tant que les documents sont obtenus de façon légale, ça va, remarque Julie Fortier, porte-parole de l'Université McGill. Si jamais il y avait divulgation d'information privée, comme au printemps dernier avec le site McGillLeaks, on prendrait les dispositions nécessaires.»

Mme Fortier n'était pas en mesure de dire si la création de ce nouveau site internet avait entraîné une hausse des demandes d'accès à l'information. «On a beaucoup, beaucoup de demandes», a-t-elle indiqué. Dans la dernière année, l'établissement a dû traiter 155 demandes d'accès à l'information.

Demandes abusives

Christopher Bangs dit avoir essuyé plusieurs refus de la part de l'Université. En février dernier, l'établissement a même demandé à la Commission d'accès à l'information l'autorisation de refuser de traiter certaines de ses requêtes en raison de leur nombre élevé et de leur caractère répétitif et systématique. L'affaire n'est toujours pas réglée.

«On a jugé que ces demandes étaient abusives et c'est pour cette raison qu'on a contesté, explique Julie Fortier. Elles nécessiteraient la recherche de milliers de documents et des heures et des heures de travail.»

En juillet dernier, l'étudiant a essuyé un refus similaire de la part de l'Université concernant d'autres demandes. Il a cette fois accepté de les retirer pour ensuite les modifier et les réacheminer.