Le ministère de l'Éducation somme la commission scolaire Kativik de prendre immédiatement les mesures nécessaires afin que les élèves francophones du Nunavik puissent aller à l'école en français.

La Presse a obtenu une lettre envoyée par la sous-ministre de l'Éducation, Louise Pagé, à la directrice générale de la commission scolaire Kativik, Annie Popert, dans laquelle le Ministère rappelle l'obligation de fournir des services éducatifs en français dès la maternelle.

Cette obligation est prévue dans la Convention de la Baie-James et du Nord québécois ainsi que dans la Charte de la langue française.

Le Ministère exige que la commission scolaire confirme dès aujourd'hui qu'elle entend donner des services éducatifs en français aux enfants, sans quoi «des mesures pourraient être prises afin de remédier à la situation».

La Presse a révélé hier qu'une quinzaine d'élèves francophones, dont les parents sont venus du «Sud» pour travailler à Kuujjuaq, sont privés d'école depuis la rentrée scolaire. La commission scolaire refuse de leur offrir les services en français que réclament leurs parents.

Le ministère de l'Éducation verse à la commission scolaire une subvention qui permet d'offrir un service de tutorat.

Les parents souhaitent utiliser cette subvention pour embaucher deux tutrices qui feraient la classe à la quinzaine d'enfants francophones dans un local loué à l'aréna.

La commission scolaire refuse au motif qu'il s'agirait d'une école parallèle. Elle exige que chaque enfant ait un tuteur privé à la maison ou fréquente l'école du village à temps plein et bénéficie de tutorat le soir et le samedi, à raison de cinq heures par semaine.

Au Nunavik, les trois premières années d'école se déroulent uniquement en inuktitut. Par la suite, l'enseignement se fait en anglais ou en français, mais dans un contexte de langue seconde.

Dans sa lettre, la sous-ministre précise par ailleurs que la somme reçue par la commission scolaire permet d'embaucher deux tuteurs. Devant l'impasse, les parents paient de leur poche le salaire des tutrices afin que leurs enfants puissent aller à l'école.

Encore hier, il a été impossible d'obtenir quelque commentaire que ce soit de la part du Ministère ou de la commission scolaire.