Si les étudiants connaissent à l'avance le coût d'un trimestre à l'université, ils devraient aussi être au courant des prêts et bourses qui leur seront alloués, a indiqué le Comité consultatif sur l'accessibilité financière aux études (CCAFE), mardi. Dans l'avis rendu public, le Comité s'inquiète des modifications apportées au programme d'aide financière qui le rendent difficile à comprendre.

«Les modifications proposées sont très complexes et, à l'heure actuelle, ne permettent plus aux étudiants, ni, sans doute, aux personnes qui travaillent à offrir des services aux étudiants dans les établissements d'enseignement, d'avoir quelque estimation prévisionnelle en la matière. Dans ce sens, le Comité craint que, même si l'aide financière est bonifiée dans son ensemble, cette complexité puisse elle-même devenir un obstacle à l'accès à l'aide financière», indique le CCAFE, une organisation qui avait reçu le mandat de se pencher sur les plus récentes annonces de la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, concernant la hausse des droits de scolarité et les modifications à l'aide financière.

Le Comité recommande donc à la ministre d'actualiser les informations sur son site internet et, surtout, de mettre à jour son simulateur de calcul d'aide financière.

Le CCAFE s'inquiète aussi pour les étudiants qui n'ont pas accès aux prêts et bourses, particulièrement ceux qui reviennent sur les bancs d'école après une pause. «Quand les étudiants font un retour aux études, le programme d'aide financière prend en compte le revenu de l'année précédente dans le calcul des prêts et bourses. Ils ont un revenu, mais quand ils décident de retourner aux études, ça ne veut pas dire qu'ils ont des économies», explique Pierre Grondin, président du Comité.

Dans son avis, le Comité indique craindre que «l'aversion à l'endettement puisse agir comme un frein dans la décision de poursuivre des études», une inquiétude partagée par Yanick Grégoire, vice-président exécutif de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ). «L'endettement pourrait freiner les gens d'aller à l'école de peur d'être endettés. Le principal motif de décrochage aux études postsecondaires, c'est un motif financier», rappelle-t-il.

Par ailleurs, il presse le gouvernement de mettre son site web à jour. «C'est inquiétant. Comment fait-on en tant qu'étudiant pour savoir combien d'argent on va avoir dans nos poches pour payer nos droits de scolarité et notre logement si l'aide financière est incapable de nous donner un vrai chiffre en fonction des dernières modifications?», se questionne-t-il.

Le Comité a répété que l'augmentation des droits de scolarité touche davantage les étudiants à temps partiel, qui ne sont pas admissibles au programme d'aide financière. En revanche, il a accueilli favorablement la hausse du seuil du revenu familial pour l'attribution de prêts et bourses. Il a également constaté que l'étalement de la hausse des droits de scolarité, avec l'indexation, «vient quelque peu alléger la facture annuelle pour les sept prochaines années».