Le personnel de trois écoles du quartier Hochelaga est à bout de souffle. Depuis un mois, les professeurs se préparaient à quitter leurs classes contaminées par la moisissure pour entamer la prochaine année scolaire dans des écoles secondaires du quartier. Or, hier, parents et enseignants ont appris que leur déménagement était retardé au milieu du mois d'octobre.

Mardi matin, avant d'apprendre qu'ils ne déménageaient plus en septembre comme prévu, les enseignants des écoles Baril, Hochelaga et Saint-Nom-de-Jésus s'affairaient à trier les derniers objets dans leur classe. Jeux de société, casse-tête, papier, carton, crayons-feutres se sont retrouvés dans des sacs-poubelles parce qu'ils ne pourront pas être décontaminés. Le reste du matériel a été placé dans des boîtes de carton identifiées.

Bouleversements

«Il fallait qu'on nous sorte au plus sacrant de l'école et qu'on jette tout. Mais là, finalement, on ne déménage plus en septembre et tout sera à recommencer», a dit une enseignante de l'école Saint-Nom-de-Jésus qui venait d'apprendre la nouvelle.

Les professeurs de cette école de la rue Adam ne comprennent pas pourquoi on ne les a pas avisés plus tôt. En septembre, ils devront défaire leurs boîtes, puis ranger tout le matériel de nouveau en pleine période d'examens, du premier bulletin et des rencontres avec les parents.

«Je travaille à l'école Saint-Nom-de-Jésus depuis plus de 15 ans et je n'ai jamais vécu autant de bouleversements dans une année scolaire, a indiqué une collègue. Avec le stress, l'anxiété, ce sont les conditions les plus difficiles que j'ai connues. Cette dernière année pourrait être effacée de ma vie.»

Les enseignants de Saint-Nom-De-Jésus déplorent le manque d'information et de soutien. «C'est quoi, la priorité de la Commission scolaire de Montréal? De bien paraître? La santé des élèves? Mais les profs, peuvent-ils avoir du soutien?», se questionne une enseignante.

Les enfants de l'école Baril avaient déjà connu un déménagement à cause de la moisissure. Depuis l'automne 2011, ils étaient séparés en deux groupes: un à l'école Hochelaga et l'autre à Saint-Nom-de-Jésus, deux établissements qui ont par la suite appris qu'ils étaient également contaminés. À la mi-octobre, les élèves seront réunis à Louis-Riel. Les jeunes d'Hochelaga et de Saint-Nom-de-Jésus, quant à eux, iront à l'école secondaire Édouard-Montpetit.

Travaux à terminer

La Commission scolaire de Montréal (CSDM) affirme que des psychologues sont mis à la disposition des professeurs dans le cadre de son programme d'aide au personnel. Les enseignants doivent toutefois prendre un rendez-vous et se déplacer pour rencontrer le spécialiste.

La Commission assure également que plusieurs rencontres d'information ont lieu avec le personnel et les parents des écoles contaminées. Dans une réponse laconique, Alain Perron, porte-parole de la CSDM, explique que les déménagements sont retardés «pour s'assurer que les écoles d'accueil soient prêtes». Des travaux pour séparer les élèves du primaire de ceux du secondaire ne seront pas terminés pour la rentrée.

En attendant le début de la prochaine année scolaire et le déménagement dans des locaux sans moisissure, les professeurs s'entendent pour dire que les vacances arrivent à point nommé.