La Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) refuse toujours de condamner le vandalisme, la clé pour obtenir une place à la table de discussion entre la ministre de l'Éducation et les étudiants. Les porte-parole de l'organisation semblent d'ailleurs loin d'être sûrs qu'ils vont obtenir un mandat, en ce sens, de la part de leurs membres.

Jeanne Reynolds, co-porte-parole de la CLASSE, affirme que le débat sur les actes de violence a déjà été tenu dans les assemblées générales. «Les débats sont complexes et très compliqués. C'est difficile pour les étudiants de dire qu'ils condamnent ces gestes de violence. Pour eux, il y a d'autres gestes qui sont plus violents», a-t-elle dit hier en conférence de presse. «On nous demande de dénoncer des actes de vandalisme, mais la ministre n'est pas capable de condamner la brutalité policière qui a fait perdre un oeil à un étudiant.»

Le caucus de la CLASSE prévu samedi prochain ne sera d'ailleurs pas devancé pour tenter de dénouer le conflit qui oppose les étudiants au gouvernement.

Mme Reynolds a rappelé que les fédérations étudiantes collégiale et universitaire n'ont pas dénoncé les actes de violence et ont tout de même été invitées à participer à une discussion avec la ministre Line Beauchamp. La CLASSE déplore être la seule des trois organisations étudiantes à devoir dénoncer le vandalisme.

«Clairement, le gouvernement essaie de nous diviser pour mieux régner», a dit Mme Reynolds qui demande à la ministre d'inclure la CLASSE qui représente 50% des grévistes.

Des appuis pour la CLASSE

Par ailleurs, la CLASSE a obtenu l'appui d'un groupe d'avocats, de juristes et de professeurs, hier. Parmi eux, un avocat de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec a dénoncé la tentative du gouvernement d'isoler la CLASSE. «Dans une démocratie représentative, le gouvernement est censé être garant de la paix sociale. Là, le gouvernement ne remplit pas ses responsabilités en tentant de diviser et en tentant de discréditer le discours de la CLASSE», a dit Jonathan Leblanc.

La Ligue des droits et libertés a également apporté son soutien à l'organisation étudiante. «L'attitude autoritaire et paternaliste du gouvernement crée un climat malsain en refusant obstinément de parler avec les étudiants et en demandant aux cégeps et universités de retourner en classe malgré les votes de grève», a déclaré Me Lucie Lemonde.

Les avocats, juristes et professeurs ont signé une lettre pour dénoncer la judiciarisation de la grève étudiante et «le recours aux tribunaux qui porte atteinte aux droits d'association et d'expression».