Des leaders étudiants proposent une série de mesures pour «couper dans le gras» dans les budgets des universités, selon leur expression, afin d'accroître les investissements dans la recherche et l'enseignement universitaires, sans pour autant hausser les droits de scolarité.

En conférence de presse, mercredi, les représentants de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) ont indiqué avoir identifié des compressions possibles de 300 millions $ sur cinq ans dans les budgets des universités.

Ils proposent notamment de geler pendant cinq ans les fonds liés à l'informatique, aux communications, à l'administration et aux investissements immobiliers.

«Lorsqu'on gèle ces fonds, on se rend compte qu'on fait des économies qui nous permettent de réinvestir notamment au niveau de la recherche et de l'enseignement qui sont les éléments fondamentaux des universités», a déclaré la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins.

Les fédérations étudiantes demandent également une diminution des salaires des recteurs des universités à chartre, pour les arrimer à ceux du réseau de l'Université du Québec. Les étudiants réclament aussi des coupes dans les budgets liés au personnel de gestion.

Ces différentes mesures permettraient de dégager un surplus supérieur à ce que représenterait la hausse des droits de scolarité, sans pour autant accroître le fardeau fiscal des Québécois, font valoir les leaders étudiants.

Pour leur part, les étudiants de l'Université Concordia ont dénoncé les agissements de l'administration qui continue d'ignorer le mouvement de grève.

Les membres de dix programmes ont voté pour la grève en assemblée générale il y a plus d'un mois, mais l'administration insiste pour que les cours aient lieu malgré tout.

Jusqu'à maintenant, la session se poursuit et seuls quelques cours ont été annulés en raison des moyens de pression. Les membres des associations de programme estiment que les étudiants qui manifestent ont perdu près de 40 pour cent des heures de cours prévues initialement.

«Par sa politique de déni, l'université est aussi en opposition avec la position de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec qui assure qu'aucun compromis ne serait fait sur la qualité de l'éducation», a expliqué Gabrielle Bouchard, une étudiante de premier cycle à Concordia.

La Coalition large de l'association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) a donné mercredi matin son appui inconditionnel aux étudiants de Concordia.

Son porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois, a déclaré que la CLASSE, dont les associations étudiantes de Concordia sont membres, allait appuyer les étudiants en manifestant notamment autour et sur le campus de l'université.

«La communauté universitaire de Concordia fait face à une attitude intransigeante et antidémocratique de la part de son administration. C'est une attitude qui est difficilement compréhensible si on la compare à celle des autres institutions», a fait valoir M. Nadeau-Dubois.

Selon la CLASSE, 12 930 étudiants de dix programmes différents sont en grève à Concordia. L'université est confrontée à la première grève étudiante de son histoire.