Le mouvement étudiant unit ses forces et rejette en bloc les mesures adoptées par le gouvernement du Québec. Les deux fédérations - collégiale et universitaire - et la CLASSE ont déclaré côte à côte qu'ils allaient poursuivre leur combat contre la hausse des droits de scolarité.

«On assiste à un moment historique. On décide de tous s'unir et de serrer les coudes parce qu'on pense qu'ensemble, tout est possible», a déclaré Léo Bureau-Blouin, le porte-parole de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), lors d'un point de presse vendredi.

Gabriel Nadeau-Dubois, le porte-parole de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), a été le plus cinglant à l'endroit de la ministre de l'Éducation qui a annoncé jeudi qu'elle bonifiait le programme de prêts et bourses. «Lorsqu'on crache au visage du mouvement, le mouvement étudiant répond», a-t-il dit.

Les trois organisations étudiantes ont aussi dénoncé l'instauration du remboursement proportionnel au revenu qui a été annoncée jeudi. «Il a été démontré que la conséquence de cette mesure est l'endettement. Ce n'est pas une solution, c'est un problème», a dit Martine Desjardins, porte-parole de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ). Elle a réitéré la proposition des étudiants de mettre en place l'impôt progressif sur le revenu.

Les représentants de la CLASSE, de la FECQ et de la FEUQ ont affirmé qu'ils feraient front commun et qu'ils augmenteraient leurs moyens de pression dans le but de faire plier le gouvernement. Ils ont également dit que les actions pourraient «se corser» dans les jours à venir.

Ouverture pour des négos?

Les organisations étudiantes ont également annoncé que le bureau de la ministre avait ouvert la porte à un dialogue, jeudi. Ils espèrent pouvoir mettre une rencontre avec la ministre à leur agenda avant la fin du congé pascal. En revanche, ils exigent que toutes les organisations soient présentes à une éventuelle table de négociations.

Le mouvement étudiant voudrait aborder la question de la gestion et du financement des universités, en plus de l'accessibilité.

L'attachée de presse de Line Beauchamp, Hélène Sauvageau, a confirmé que deux des trois organisations étudiantes étaient entrées en contact avec son bureau. Elle a toutefois rappelé que les étudiants devront assouplir leurs demandes s'ils veulent obtenir une rencontre avec la ministre. «Nous, on est ferme sur la hausse des droits de scolarité. Eux, ce qu'ils demandent encore aujourd'hui, c'est le gel des droits de scolarité. Là-dessus, il n'y a aucune discussion possible», a-t-elle dit à La Presse.

Même si le gouvernement répète le même message, les organisations ne se découragent pas. «On a vu ce que ça a donné en une semaine. On est passé d'une fin de non-recevoir à une proposition bidon hier. Alors on doit poursuivre, la victoire est proche», a souligné Mme Desjardins.