Les étudiants ont beau manifester quotidiennement, Québec n'entend pas revenir sur la hausse des droits de scolarité, a martelé dimanche le premier ministre Jean Charest.

«L'avenir n'est pas dans le gel», a-t-il lancé devant 1200 militants libéraux réunis dimanche matin à Laval.

S'il s'est bien gardé de dévoiler la date du déclenchement des prochaines élections, le premier ministre a fait savoir à ses partisans que son gouvernement entendait bien «défendre» jusqu'au bout la hausse des droits de scolarité, «le seul choix possible pour l'avenir du Québec». Jean Charest a précisé qu'il reviendrait aux Québécois de le juger. Bref, pas question de plier.

Dans une manifestation d'unité, les militants libéraux réunis à Laval ont réservé un accueil triomphal à leur chef venu prononcer un discours à saveur électorale sous forme de bilan. La ministre Michelle Courchesne, qui a été responsable de l'Éducation de 2007 à 2010, a tenu à saluer le «leadership inébranlable» de Jean Charest.

Nouvelles manifestations

Les étudiants promettent de mettre sa détermination à l'épreuve et continuent de multiplier les manifestations.

Un peu moins de 200 manifestants lui ont d'ailleurs rendu visite dimanche matin à Laval pour l'inviter à négocier avec les leaders étudiants. La marche, organisée par l'Association générale des étudiants du Collège Montmorency, a peu impressionné l'entourage de Jean Charest, qui se félicitait d'avoir réussi à attirer six fois plus de personnes que les opposants à la hausse des droits de scolarité.

Deux autres rassemblements ont eu lieu dimanche à Montréal. Profitant du 1er avril, un groupe a manifesté -par dérision- en faveur de la hausse des droits de scolarité. La marche a progressé dans les rues du centre-ville en effectuant seulement des virages à droite. Un autre groupe a pour sa part fait un tour de l'île en vélo, à l'image du rendez-vous annuel des cyclistes montréalais.

D'autres actions sont prévues tout au long de la semaine, notamment à Sherbrooke, dans la circonscription du premier ministre.

En point de presse dimanche, Jean Charest a déploré le fait que les étudiants s'en prennent directement à lui et à certains de ses collègues. «Les attaques personnelles, ça ne résonne jamais très bien. L'enjeu, ce n'est pas ma personne. L'enjeu, c'est l'avenir du Québec.»

Aucun débat

Présent à Laval dimanche matin, le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Léo Bureau-Blouin, a tenté de rencontrer le premier ministre pour l'inviter à négocier.

Jean Charest a toutefois fermé la porte à une telle rencontre en point de presse, affirmant qu'un entretien d'une heure avec les leaders étudiants ne le ferait pas changer d'idée.

«On a déjà débattu cette question pendant des dizaines d'années», a dit M. Charest. Bref, pour lui, le dossier est clos.