C'est au gouvernement qu'il incombe de faire les premiers pas afin de rétablir un dialogue avec les étudiants, estime l'ancien ministre libéral Claude Castonguay, qui préconise la nomination d'un médiateur pour résoudre le conflit.

«Je ne sais vraiment pas comment on peut se dégager d'une telle situation où chacun reste campé sur ses positions, à moins qu'un certain dialogue s'ouvre et que les gens acceptent de part et d'autre de rechercher une solution», a déclaré M. Castonguay dans une entrevue à La Presse.

Québec doit faire montre d'ouverture, ajoute-t-il du même souffle. «Même si les étudiants ont refusé il y a un an de discuter, je pense qu'on doit se souvenir que lorsqu'on est jeune, parfois, on fait des gestes plus ou moins réfléchis sans être trop conscient des conséquences. Il me semble qu'il appartient au gouvernement de faire les premiers pas.»

Le temps presse, cependant. «Je crains qu'à un moment donné, les jeunes ne se radicalisent et que ça n'aggrave la situation», a ajouté l'ancien ministre. Il croit d'ailleurs qu'un médiateur pourrait permettre aux deux parties de rétablir les ponts, mais précise ne pas avoir été pressenti pour jouer un tel rôle.

Il y a quelques jours, dans nos pages, l'ancien haut fonctionnaire au gouvernement et aujourd'hui consultant Louis Bernard a proposé lui aussi la nomination d'un médiateur.

Lors de la grève étudiante de 2005, l'ancien président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Henri Massé, avait discrètement joué un rôle dans les coulisses afin d'amener les étudiants et le gouvernement à convenir d'une entente. C'était après avoir soulevé l'ire des étudiants en les invitant publiquement «à mettre de l'eau dans leur vin».