Les élèves de l'école Paul-Gérin-Lajoie-d'Outremont ont voté, vendredi midi, en faveur d'une journée de grève le 22 mars prochain. Il s'agit de la première école secondaire à se joindre au mouvement de protestation contre la hausse des droits de scolarité.

L'association des étudiants de l'école a organisé une assemblée générale vendredi midi. Environ 200 élèves sur 700 s'y sont présentés et seulement trois ont osé se prononcer contre la levée de cours.

«Le résultat ne m'a pas surpris. Les jeunes au secondaire votent pour une grève parce que c'est une journée de congé», affirme Mattis Savard-Verhoeven, le vice-président du conseil étudiant.

Le jeune de 4e secondaire sait qu'il lui reste du travail à faire d'ici le 22 mars pour convaincre les élèves de participer à la manifestation nationale plutôt que de rester à la maison.

«Il faut les amener à se questionner. Est-ce qu'on veut vivre dans une société d'entrepreneurs qui ne pensent qu'à s'enrichir ou dans une société où les gens sont formés pour être autonomes, capables de critiquer, de juger et peut-être même de résoudre les grands problèmes auxquels ont fait face?», raconte M. Savard-Verhoeven.

La directrice de l'établissement, Gaétane Marquis, assure que les portes de son école seront ouvertes comme chaque matin. À moins «d'une ligne de piquetage très forte», les élèves devront s'y présenter et les parents devront motiver l'absence de leurs enfants.

«Je respecte les élèves, j'ai besoin de les écouter. Mais pour moi, il y a 180 jours de classe dans une année scolaire et le 22 mars en fait partie. Je crois tout de même que les élèves ont fait des apprentissages en exerçant un droit de vote dans une assemblée générale», a déclaré Mme Marquis à La Presse.

Hier, à la sortie d'une pièce de théâtre qui se déroulait à Paul-Gérin-Lajoie-d'Outremont, Denis Foucambert était ravi que sa fille de 4e secondaire ait participé à un exercice démocratique. «Ça ne me gêne pas du tout. Vive la démocratie jeune!», a-t-il dit. Le 22 mars prochain, il permettra à sa fille de participer à la manifestation prévue dans les rues du centre-ville de Montréal. Lui-même pourrait y participer, mais sans son adolescente qui «refuserait d'être vue avec son papa» !

Au contraire, deux autres parents, qui ont préféré taire leur identité, vont refuser que leur fils de 3e secondaire se rende à la manifestation. Même si leur fils arbore le carré rouge, ils doutent qu'il comprenne vraiment le sens d'une journée de grève. «Je ne pense pas qu'il est conscient de l'impact d'une manifestation ou des enjeux d'une grève. Je pense qu'il veut être dans la masse et suivre le courant», a raconté le père.