Le député d'Option nationale, Jean-Martin Aussant, a accepté de parrainer une pétition contre la hausse des droits de scolarité qui devrait être mise en ligne sur le site de l'Assemblée nationale au cours des prochains jours.

La pétition est présentée par la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ), une association étudiante qui n'est pas reconnue par le gouvernement comme une association nationale au même titre que la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE). Elle représente tout de même 65 000 étudiants de la province, dont tous les étudiants du premier cycle de l'Université McGill (22 000 étudiants à temps plein) et ceux des deuxième et troisième cycles de l'Université Sherbrooke.

La pétition demande au gouvernement libéral de «revenir sur sa décision d'augmenter les droits de scolarité de 1625$ entre 2012 et 2017».

Jean-Martin Aussant affirme qu'il appuie à «100%» les revendications des étudiants et va même plus loin en se positionnant pour la gratuité scolaire. «La seule chose qui peut faire bouger le gouvernement, c'est l'opinion publique. On l'a vu avec la centrale du Suroît, la privatisation du mont Orford et le dossier du gaz de schiste...»

C'est pourquoi il encourage tous les citoyens à voter. «Le Québec ne peut pas se passer de l'accessibilité aux études dans une économie où l'on mise sur le savoir... Le facteur financier est encore, en 2012, un facteur qui peut retarder ou faire arrêter des études. C'est inacceptable!»

Le libellé de la pétition de la TaCEQ doit maintenant être approuvé par les responsables de l'Assemblée nationale, mais si tout se passe comme prévu, la pétition devrait être mise en ligne dans les prochains jours.

«L'objectif, c'est de faire monter la pression, en plus des grèves, pour que le gouvernement accepte d'ouvrir le dialogue avec les étudiants», a expliqué le secrétaire général de la TaCEQ, Simon Gosselin.

Hausse du mécontentement

Le mécontentement suscité par la hausse des droits de scolarité a monté d'un cran, mardi, avec l'entrée en grève générale illimitée de 11 000 étudiants, soit 10 000 de l'Université du Québec à Montréal et 1000 de l'Université Laval. Environ 10 000 membres affiliés à la CLASSE détiennent par ailleurs un mandat de grève qu'ils menacent de faire entrer en vigueur lundi prochain. Et 3000 étudiants de l'Université de Montréal provenant d'une dizaine de programmes se sont prononcés en faveur d'un mandat de grève. Aujourd'hui, on saura si les 6900 élèves du cégep du Vieux Montréal ont voté pour la grève générale illimitée.

Pour l'instant, il semble que la majorité des 22 000 étudiants de premier cycle à McGill ne voteront pas sur la grève, a indiqué Simon Gosselin.

À Concordia, les 30 000 étudiants de premier cycle auront à se prononcer sur la tenue d'une grève le 7 mars prochain. Le vice-président externe de la Concordia Student Association, Chad Walcott, a cependant indiqué que la grève proposée se tiendrait du 22 au 29 mars et qu'elle serait reconductible chaque semaine. Des votes au sein d'associations modulaires et facultaires sur la tenue d'une grève générale illimitée ont cependant commencé à se tenir hier dans l'institution anglophone.

À l'UQAM, les membres de l'Association étudiante de l'École des sciences de la gestion ont décidé en assemblée générale de ne pas tenir de vote sur la grève illimitée.

Aujourd'hui, les membres de la CLASSE et des représentants de 130 organismes syndicaux et communautaires bloqueront l'entrée du Centre de commerce mondial à Montréal, qui abrite le bureau du ministre des Finances. Des étudiants d'autres fédérations comptent se joindre à eux.