À Montréal, une seule école primaire accueille spécifiquement la clientèle douée: Fernand-Seguin. Chaque année, aux portes ouvertes, les familles se bousculent par centaines pour visiter le petit établissement de 312 élèves. Rebelote pendant les examens d'admission: 375 élèves ont tenté leur chance cette année.

«Il y a un intérêt, c'est clair», note Alain Rouillard, directeur de l'école, dont le programme enrichi en sciences fait rêver bien des parents. Or seules 60 places seront libres pour l'an prochain, de la maternelle à la sixième année.

L'examen d'admission, un test de raisonnement logique s'apparentant aux tests de quotient intellectuel, vise à éliminer tous les élèves qui n'ont pas un QI supérieur à 125. Bon an, mal an, l'école estime qu'environ un candidat sur cinq réussit son examen.

«On voulait répondre à cette clientèle négligée, explique Thérèse Morin-Chassagne, psychologue à l'école. On fait beaucoup de choses pour les catégories sous la moyenne, dit-elle, mais pour les enfants doués, il n'y a rien.»