Les Forces armées canadiennes ont une fois de plus échoué à obtenir la mise en place de tests de dépistage de drogues plus sévères pour leurs troupes, au grand dam du commandant de l'armée canadienne, le lieutenant-général Peter Devlin.

Celui-ci avait recommandé à la fin de 2012 que les soldats susceptibles d'être déployés à la dernière minute passent des tests plus stricts.

L'armée teste régulièrement ses membres, mais ceux dont les résultats sont positifs ne font l'objet d'aucune sanction disciplinaire.

Certains soldats, comme ceux qui peuvent être envoyés outre-mer, sont soumis à des tests plus rigoureux, une mesure que les Forces souhaiteraient appliquer à tous les militaires en attente de déploiement.

Mais le lieutenant-général Devlin a révélé que la proposition avait été bloquée par les avocats du ministère de la Défense, qui craignaient qu'elle n'enfreigne la Charte des droits et ne mène l'Armée dans une bataille juridique perdue d'avance.

«Les soldats veulent cela, a affirmé M. Delvin lors d'une récente entrevue avec La Presse Canadienne. Ils veulent tous passer les tests. Je ne comprends pas pourquoi c'est si difficile.»

L'idée d'une vérification accrue a été proposée pour la première fois en 2007, en pleine période de guerre en Afghanistan.

En 2011, la Défense nationale s'est penchée sur l'idée de soumettre davantage de postes à des normes de sécurité, dans le but de prendre et de punir les soldats qui consomment illégalement de la drogue.

Cette proposition considérable a été rejetée pour des raisons juridiques, selon des documents internes de la défense. Notamment, cela pourrait constituer une atteinte à la vie privée injustifiée.

Pour le lieutenant-général, qui part à la retraite jeudi, «c'est une question de sécurité, et non de droits», d'autant plus que des armes et de l'équipement lourd peuvent être utilisés.

«Les soldats veulent savoir que le gars qui conduit leur véhicule dans les aires d'entraînement n'est pas sous l'effet de drogues et n'a pas une dépendance qui le rend moins alerte qu'il devrait être.»

Des experts juridiques ont affirmé que l'armée pourrait tout à fait imposer des tests de dépistage plus sévères, tant et aussi longtemps que cela ne devienne pas des mesures de discipline sur des cas isolés.

Dans un sondage mené il y a quatre ans, 1327 échantillons d'urine ont révélé que 4,7 pour cent des soldats avaient récemment consommé de la drogue, et que la marijuana était la substance la plus populaire au sein des troupes.

Des statistiques démontrent aussi qu'il y a beaucoup moins d'incidents liés à l'abus de substances au sein des Forces armées que dans le reste de la population.