Signe que les négociations avec le gouvernement s'annoncent corsées, les policiers de la Sûreté du Québec (SQ) exerceront des moyens de pression dès cette semaine en vue du renouvellement de leur convention collective.

«Nos membres sont plus déterminés que jamais à obtenir ce qui leur revient», a déclaré le président de l'Association des policières et des policiers du Québec (APPQ), Jean-Guy Dagenais.

Comme les autres employés du secteur public, les 5300 policiers provinciaux verront leur contrat de travail arriver à échéance à minuit mercredi. Dès le lendemain, les policiers entreprendront leurs premiers moyens de pression, qui seront de nature strictement administrative, a précisé M. Dagenais.

«La population pourra toujours compter sur sa police pour assurer la sécurité publique sur les routes, a indiqué M. Dagenais. Par contre, il serait intéressant de demander à nos membres d'aller patrouiller au lieu de remplir des formulaires et des statistiques dans l'ordinateur...»

Une autre «grève du zèle» ne figure pas dans le plan de match de l'APPQ. Lors de la dernière négociation, les agents de la SQ avaient distribué deux fois moins de constats d'infraction au code de la route, ce qui avait suscité des critiques.

Salaires

Jean-Guy Dagenais convient que les moyens de pression surviennent tôt dans le processus de négociations. «Mais ça fait trois ans et demi qu'on est en pourparlers et, actuellement, on est encore à la case départ», a-t-il dit.

Les deux parties sont en désaccord total sur un point central: les salaires.

Comme à ses autres employés, Québec propose à ses policiers une hausse de la rémunération globale de 7% en cinq ans, selon M. Dagenais. L'APPQ demande pour sa part des salaires comparables à ceux qu'offrent la Gendarmerie royale du Canada et la Police provinciale de l'Ontario.

«Nous sommes le plus grand corps de police du Québec. Comment ça se fait qu'il y ait toujours un écart salarial de 10% avec les autres grands corps de police du pays?» s'est questionné Jean-Guy Dagenais.

D'autant plus que les policiers provinciaux ont de plus en plus de responsabilités, estime-t-il. Depuis l'automne, la SQ a formé deux nouvelles escouades chargées d'enquêter sur les cas de fraude, de corruption et de malversation.

Rappelons que les dernières négociations entre Québec et ses policiers ont été longues et pénibles. Les deux parties n'ont signé une entente qu'en 2006, quatre ans après l'échéance de la convention collective.

Au bureau du ministre de la Sécurité publique, Jacques Dupuis, on n'a pas souhaité émettre de commentaires sur les négociations en cours.