La nouvelle direction de Droits et Démocratie lance une enquête sur la gestion de cet organisme, plongé dans une crise aiguë qui pourrait forcer l'intervention du gouvernement.

L'enquête, confiée à la firme Samson Bélair/Deloitte&Touche, vise les transactions financières réalisées entre 2005 et 2009, précise la direction dans un communiqué.

 

Elle signale qu'elle ne possède «aucune preuve de fautes commises de façon individuelle» mais que «les examens financiers ont permis de déceler des transactions qui nécessitent l'attention des vérificateurs judiciaires». Elle justifie cette opération par un besoin de transparence.

L'annonce de cette enquête a eu l'effet d'une bombe parmi les employés de Droits et Démocratie, qui la perçoivent comme une chasse aux sorcières doublée d'une attaque contre leur intégrité.

À l'interne, on se pose aussi des questions sur la pertinence de scruter l'administration de Droits et Démocratie, soumise chaque année à l'examen du vérificateur général du Canada.

«La démocratie réclame l'obligation de s'expliquer, tandis que les droits exigent la responsabilisation du travail», affirme le président par intérim dans le communiqué. Il a été impossible de le joindre, hier, pour d'autres commentaires.

L'arrivée de nouveaux administrateurs qui ont imposé un changement de cap radical à l'organisme a provoqué une crise qui a éclaté au grand jour après la mort subite de l'ancien président, Rémy Beauregard, à la suite d'une réunion orageuse du conseil d'administration au début du mois de janvier.

Le personnel de Droits et Démocratie a ensuite écrit au premier ministre Harper pour réclamer la destitution de trois administrateurs, dont le président du CA, Aurel Braun, et l'actuel président par intérim, Jacques Gauthier, qu'ils accusent d'avoir harcelé leur ancien patron.

Quatre anciens présidents de Droits et Démocratie, dont l'ancien leader néo-démocrate Ed Broadbent, ont réclamé une enquête immédiate sur la crise.

Le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a promis d'agir dans ce dossier. Une décision pourrait être annoncée au début de la semaine prochaine.