La Coalition avenir Québec (CAQ) est un parti très ouvert et « il n'est aucunement question de racisme », a martelé le député caquiste Simon Jolin-Barrette, mercredi, alors qu'une manifestation s'organise à Montréal pour dénoncer les positions du nouveau gouvernement.

Moins de 48 heures après son élection, la CAQ a dû réagir entre autres aux manchettes de la presse internationale qui la qualifient de gouvernement « anti-immigration » et aux félicitations reçues par la leader d'extrême-droite française Marine Le Pen.

C'est l'engagement de la CAQ de réduire le seuil annuel d'immigration de 50 000 à 40 000 ainsi que l'imposition de tests de français et de valeurs pouvant mener à l'expulsion qui suscite la controverse.

Dimanche prochain, un collectif organise une manifestation au centre-ville de Montréal en accusant la CAQ d'être associée au groupe de droite identitaire La Meute.

« La CAQ (...) a utilisé sans vergogne la xénophobie contre les personnes immigrantes et les minorités religieuses », peut-on lire sur le site créé pour l'occasion.

À l'occasion d'une réunion de tous les candidats caquiste élus et battus mercredi matin à Boucherville, le parti a catégoriquement rejeté les étiquettes qu'on lui a affublées.

« La CAQ est un parti qui est très ouvert, il n'est aucunement question de racisme, a insisté le député réélu de Borduas, Simon Jolin-Barrette. On démontre notre grande ouverture à travers les politiques qu'on va établir. »

Il faut simplement rappeler que le Québec est une terre d'accueil, un Québec ouvert et inclusif, a-t-il poursuivi. Et même si La Meute a déjà exprimé son adhésion aux positions de la CAQ, le parti ne veut surtout pas y être associé.

« Il n'y a rien à voir entre les positions de La Meute et de la CAQ. Nous dénonçons fortement leurs propositions, leurs propos. »

De même, M. Jolin-Barrette a dit qu'on « doit rejeter du revers de la main » les associations qui ont été rapportées dans les médias français, comparant le nouveau gouvernement du Québec à des partis d'extrême-droite en Europe.

Les commentaires de la chef du Rassemblement national, Marine Le Pen, ont également été fort mal reçus par la CAQ. Dans un gazouillis, Mme Le Pen a écrit « que les Québécois ont voté pour moins d'immigration. La lucidité et la fermeté face au défi migratoire est le point commun des élections de quasiment tous les pays du monde confrontés à cet enjeu ».

Le premier ministre élu François Legault a refusé de répondre aux questions des journalistes mercredi, mais par l'entremise de Twitter, il a déclaré qu'il « rejette toute association avec Mme Le Pen ».

M. Jolin-Barrette a pour sa part affirmé que le gouvernement « rejette toute comparaison avec Mme Le Pen et on n'accepte aucunement ses commentaires ».

PHOTO Christian Hartmann, ARCHIVES REUTERS

Marine Le Pen