En visite aux États-Unis, où la question d'une guerre commerciale est sur toutes les lèvres, le premier ministre Philippe Couillard s'est déclaré «satisfait» des mesures dévoilées vendredi par Ottawa.

Il applaudit aussi bien l'annonce d'un soutien financier aux entreprises affectées par les tarifs imposés par l'administration Trump que les tarifs imposés en représailles aux entreprises américaines.

Philippe Couillard se félicite particulièrement de l'aide de deux milliards de dollars en financement et en prêts pour les joueurs du secteur de l'acier et de l'aluminium affectés au Canada et au Québec. «On est satisfait de ces mesures-là parce qu'elles sont très complémentaires aux mesures que nous mêmes avons annoncées il y a quelques temps», a précisé le premier ministre.

«Ce qui va être important, et je n'ai pas de doute que cela soit le cas, c'est de bien arrimer les mesures fédérales et celles du Québec pour que cela fonctionne de façon conjointe et cumulative et que cela soit le plus facile possible pour les entreprises», a-t-il poursuivi.

Plus circonspect sur la question des 16,6 milliards de droits de rétorsion imposés par Ottawa sur une foule de produits américains, le premier ministre appuie toutefois totalement l'administration Trudeau.

«À un moment donné, il faut envoyer un signal que le jeu peut se jouer dans les deux directions. On est tous conscients cependant qu'il n'y a pas grand avenir pour l'un ou l'autre dans une guerre commerciale qui irait en escalade», a répété une nouvelle fois Philippe Couillard.

Le premier ministre qui a passé une bonne partie de la semaine à rencontrer des intervenants politiques et économiques aussi bien à Washington qu'à New York croit que la seule solution au différend commercial est de négocier une entente.

«Mais il faut que cette entente s'accompagne d'un comportement respectueux de part et d'autre», a-t-il dit en marge d'une table ronde avec des entrepreneurs à la Délégation générale du Québec à New York.

D'ici à ce que les deux pays en arrivent à une entente, il a enjoint le gouvernement Trudeau de bien mesurer les impacts des tarifs qu'il va imposer à compter du 1er juillet aux produits américains.

«Certains de ces tarifs qui sont destinés aux exportations américaines peuvent nuire à nos entreprises. Pour certaines entreprises ce n'est pas évident de trouver un substitut canadien pour la matière première. Je suis convaincu que le gouvernement fédéral va vraiment être attentif à ça», a-t-il souligné.

Philippe Couillard qui a passé le plus clair de la semaine aux États-Unis a dressé un bilan positif de sa mission malgré le climat tendu. Il s'est dit particulièrement «soulagé» de voir qu'en agriculture, l'administration Trump ne semble plus parler de démanteler le système de gestion de l'offre «qui est très très important pour nous».

Après avoir rencontré des médias américains vendredi, le premier ministre devait conclure son séjour à New York samedi matin par une visite d'une importante foire alimentaire: le Fancy Food Show.