Les parlementaires ont voté contre la recommandation de la commissaire à l'éthique, jeudi, d'imposer une pénalité de 25 000 $ à l'ex-ministre libéral Pierre Paradis.

Profitant de leur majorité en Chambre et comme ils l'avaient annoncé, les libéraux ont rejeté le rapport de la commissaire par 61 voix contre, 45 voix pour, et deux abstentions.

La semaine dernière, dans un rapport très dur, la commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale, Ariane Mignolet, accusait M. Paradis d'avoir utilisé des fonds publics au profit de sa fille et de son gendre, grâce à l'allocation de logement offerte aux députés.

Elle lui reprochait de ne pas avoir collaboré à son enquête et recommandait aux parlementaires d'imposer au député une sanction financière de près de 24 500 $.

Or, dans un geste sans précédent, le gouvernement a rejeté les conclusions du rapport, en disant s'appuyer sur un avis juridique externe, produit par la firme Deblois Avocats. Le coût de l'avis n'a pas été dévoilé par le gouvernement, jeudi.

Le rapport de la commissaire était pourtant « sans faille, clair et limpide », s'est indigné le leader parlementaire du Parti québécois (PQ) Pascal Bérubé, lors d'un débat corsé en Chambre peu avant le vote.

Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a également accusé les libéraux de « s'attaquer » à une institution indépendante. « Quel mauvais message on envoie aux Québécois ! » a-t-il lancé.

Pierre Paradis était lésé dans ses droits, a rétorqué le premier ministre Philippe Couillard.