Des partis d'opposition déplorent que le gouvernement Couillard dépose sa politique culturelle quelques jours avant la fin de la session parlementaire, ce qui donne à l'annonce des allures de « promesses électorales ».

Le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, estime que la conférence de presse prévue demain à Montréal, où la ministre de la Culture, Marie Montpetit, détaillera la politique, sera « une conférence de presse du Parti libéral du Québec », et non du gouvernement. 

« Ce n'est pas une politique gouvernementale, c'est une annonce électorale », a-t-il affirmé lundi en mêlée de presse. 

Le PQ, qui prévoit pour sa part augmenter « de façon importante le budget du ministère de la Culture et des Communications », n'a toutefois pas dévoilé à ce jour ses engagements précis en matière de culture. Cela sera fait « bien avant le 1er octobre », a dit M. Lisée. 

Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire, déplore de son côté que la prochaine politique culturelle ait nécessité le travail de trois ministres qui se sont succédé, ainsi que des années de travail avant qu'elle soit présentée. 

« Cette politique s'est fait attendre beaucoup trop longtemps. La déposer comme ça en fin de session parlementaire, ça prend un goût électoral », a-t-il affirmé lundi. 

« C'est beaucoup trop tard et on n'aura pas le temps d'avoir un débat de société sur cette politique parce qu'on sera [dans les prochains mois] en contexte électoral », a enchainé le député solidaire. 

Selon La Presse canadienne, qui a obtenu une copie de la politique culturelle du gouvernement Couillard, celle-ci misera sur deux objectifs, soit revoir la Loi sur le statut [des] artistes et améliorer la fréquentation des productions culturelles québécoises.

En mars dernier, lors du dépôt du dernier budget, Québec consacrait environ 509 millions sur six ans au lancement de la politique culturelle, plus de 25 ans après l'adoption de sa première mouture. 

Déjà dans le budget, plusieurs mesures de la politique culturelle québécoise étaient chiffrées, notamment cinq millions pour ouvrir gratuitement les musées soutenus par Québec un dimanche par mois, ainsi que 35 millions sur cinq ans pour offrir « des sorties culturelles aux élèves en service de garde en milieu scolaire ». 

Du côté des organismes subventionnaires, le gouvernement prévoyait ajouter 100 millions aux programmes du CALQ et de la SODEC.