Le scénario d'une fermeture complète de l'Assemblée nationale en marge de la tenue du sommet du G7, jeudi soir et vendredi, est sérieusement envisagé, selon ce qu'a appris La Presse canadienne samedi de plusieurs sources.

La décision finale doit être prise mardi.

Fait exceptionnel, une telle interruption des travaux parlementaires surviendrait en pleine période de session intensive, alors que s'accélère le processus d'adoption des projets de loi, avant la campagne électorale.

En marge du sommet du G7, qui se tient à La Malbaie les vendredi 8 et samedi 9 juin, et des manifestations prévues à Québec à compter du jeudi 7, le Bureau de l'Assemblée nationale (BAN) a tenu plusieurs rencontres avec la Sûreté du Québec (SQ) au cours des dernières semaines, en vue d'évaluer le risque pour la sécurité des élus si le parlement continuait à fonctionner comme si de rien n'était. On craint des débordements autour de la colline parlementaire, en raison de la présence éventuelle de casseurs.

Mardi, la SQ rendra compte de sa plus récente évaluation du risque et formulera une recommandation aux parlementaires sur les mesures de sécurité à prendre à très court terme.

Le Bureau de l'Assemblée nationale suivra les recommandations des forces de l'ordre et, en cas de fermeture annoncée, mettra en oeuvre aussitôt son plan B, déjà prêt et que certains députés membres du BAN tiennent déjà pour acquis.

Ainsi, si le parlement est fermé jeudi soir et vendredi, les députés seront appelés à siéger exceptionnellement le lundi 11 et tôt le mardi matin, pour reprendre le temps perdu. La présente session se termine le 15 juin, ce qui laisse bien peu de marge de manoeuvre aux parlementaires.

Le BAN, qui assure le volet administratif de l'Assemblée nationale, est composé de plusieurs députés réunis autour du président, Jacques Chagnon.

On s'attend à ce qu'au moins un millier de policiers soient déployés dans la capitale pour l'occasion.

Pour l'instant, trois manifestations sont prévues dans les rues de Québec, la première jeudi soir, une deuxième vendredi, puis un troisième samedi, qui doit commencer devant le parlement.

La semaine dernière, les forces de l'ordre qualifiaient la menace de débordements de «modérée».

Il n'est pas non plus exclu que des fonctionnaires postés dans les édifices gouvernementaux de la colline parlementaire puissent eux aussi prendre congé vendredi.