Le succès inattendu du Nouveau Parti démocratique en Ontario prouve que rien n'est joué en vue des élections québécoises du 1er octobre, ont affirmé samedi les députés et militants du Parti québécois.

Rassemblés en Conseil national à Drummondville pour adopter leur plateforme électorale, les quelque 450 délégués et élus du PQ se sont montrés optimistes. Et ce, même si les sondages situent le parti loin derrière ses adversaires dans les intentions de vote.

« On va surprendre certains d'entre vous, comme le NPD est en train de surprendre en Ontario », a affirmé le chef péquiste Jean-François Lisée.

À l'ouest de la rivière des Outaouais, les sondages des derniers mois laissaient entrevoir une victoire facile pour le chef conservateur Doug Ford, face à un Parti libéral au pouvoir depuis 15 ans.

Mais depuis le début de la campagne, le NPD ontarien a grimpé en flèche dans les intentions de vote contre toute attente. Si bien que sa chef Andrea Horwath trône aujourd'hui en tête des sondages.

M. Lisée, qui a décrit François Legault comme un « mirage », a dit s'attendre à ce que la Coalition avenir Québec subisse le même sort lorsque la campagne québécoise débutera à la fin de l'été.

« Nous, on pense que c'est ce qui va se passer aussi au Québec parce qu'on le sait, sujet après sujet, nos propositions tiennent la route et celles de la CAQ ne tiennent pas la route », a dit M. Lisée.

Il a cité en exemple la plateforme caquiste en santé, qui prévoit que chaque Québécois aura accès à un médecin de famille et que les patients n'attendront que 90 minutes avant de voir un médecin aux

urgences.

« Ça nous fait penser à Jean Charest en 2003 qui disait que, dans quelques mois, il allait régler le problème de l'attente au Québec. Plus personne ne croit ça. Il aurait voulu dire la chose la moins crédible possible en santé, c'est ça qu'il aurait dit. »

Un sondage Ipsos-La Presse publié début mai accordait 35 % des intentions de vote pour la Coalition avenir Québec, contre 32 % pour le Parti libéral, 20 % pour le Parti québécois et 8 % pour Québec solidaire.

Le candidat péquiste dans Prévost, Paul St-Pierre-Plamondon, estime que les enquêtes d'opinion doivent être accueillies avec un grain de sel. Les Québécois, dit-il, « ne sont pas encore dans l'esprit électoral » et commenceront à porter attention aux plateformes des différents partis lorsque la campagne débutera officiellement.

« Il y a plusieurs sondages, plusieurs constats, qui démontrent que ce qu'on propose correspond à ce que les gens veulent, a dit M. St-Pierre-Plamondon. Il faut faire confiance à cela, il faut faire confiance à la qualité de l'équipe, mais au moment où les gens porteront davantage attention. »