Le premier ministre Philippe Couillard doute que son principal adversaire, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, soit un vrai fédéraliste.

M. Couillard a réagi, mercredi en mêlée de presse à Québec, à la valse-hésitation du chef caquiste lorsqu'il fut temps pour lui d'expliquer sa fierté d'être Canadien.

M. Legault a louvoyé en entrevue avec Le Journal de Québec, avant de dire qu'il appréciait particulièrement le «filet social» que le Canada offre aux citoyens dans le besoin.

Il a également souligné l'importance de brasser des affaires avec les autres provinces du Canada.

Pour Philippe Couillard, il s'agit là de raisons «matérielles» d'aimer le Canada, et non pas la preuve d'un attachement réel envers le pays.

«Il semble avoir hésité beaucoup avant de donner sa réponse, a-t-il déclaré, mercredi. Pour lui, c'est une sorte de tolérance qu'il a envers le Canada et non un attachement profond.»

Au journaliste qui lui demandait si M. Legault était un vrai fédéraliste, M. Couillard a répondu: «Je pense qu'on peut en douter certainement.»

Ni souverainiste ni fédéraliste à ses débuts avec la CAQ en 2011, et continuellement accusé d'être assis entre deux chaises, M. Legault, avec ses militants, a plus tard modifié la constitution de son parti pour préciser que la CAQ souhaite développer le Québec «à l'intérieur du Canada».

Le chef caquiste n'a jamais caché qu'il souhaite séduire l'électorat anglophone, notamment, en vue du scrutin le 1er octobre 2018.

«C'est difficile pour lui de dire qu'il aime le pays, a raillé M. Couillard. Là, il trouve une raison matérielle de l'aimer, les politiques fiscales, mais l'allégeance à une citoyenneté, ça va au-delà des politiques fiscales.»

La position de M. Legault s'apparente plus au «fédéralisme rentable» de Robert Bourassa qu'au fédéralisme de Philippe Couillard, qui est fondé sur une profonde adhésion aux valeurs canadiennes, dont le multiculturalisme.

Mercredi, M. Couillard a dit être un enthousiaste du fédéralisme, car pour lui, la citoyenneté canadienne engage vers «l'ouverture et le partage».

«Moi, c'est ce qui m'attire dans la citoyenneté liée à la fédération canadienne», a-t-il déclaré.

Favorite dans les sondages

La CAQ de François Legault serait toujours en tête des intentions de vote, à quatre mois des élections générales.

Le plus récent sondage Ipsos, réalisé pour le compte de La Presse, suggère que la CAQ obtiendrait 35 % des intentions de vote, contre 32 % pour le Parti libéral du Québec (PLQ), 20 % pour le Parti québécois (PQ) et 8 % pour Québec solidaire (QS).

Les Québécois seront appelés aux urnes le 1er octobre prochain.