Inquiète du discours «alarmiste et populiste» de la Coalition avenir Québec (CAQ), la fiscaliste Marwah Rizqy a choisi de se présenter sous les couleurs du Parti libéral du Québec (PLQ) aux prochaines élections d'octobre.

Mme Rizqy, qui avait d'abord tenté de se faire élire sous la bannière des libéraux fédéraux en 2015, dit avoir senti le besoin de s'impliquer dans l'élection provinciale «décisive».

«Pendant que certains vont proposer la petite noirceur aux Québécois, moi je vais vous proposer de grands projets d'ambition», a-t-elle lancé en conférence de presse, mercredi, aux côtés notamment du premier ministre Philippe Couillard et des ministres Dominique Anglade et Jean-Marc Fournier.

Mme Rizqy veut remporter la circonscription provinciale de Saint-Laurent, qui était jusqu'ici représentée par M. Fournier. Il s'agit d'un château fort libéral, les candidats libéraux remportant généralement ce siège avec une majorité confortable.

Le premier ministre Couillard s'est d'ailleurs réjoui d'avoir dans son équipe une candidate au «parcours exceptionnel» qui permettra selon lui de faire avancer encore davantage le Québec et la métropole.

Pendant son discours, la jeune politicienne s'en est notamment prise à la suggestion du chef de la CAQ, François Legault, de faire passer un test de français aux nouveaux arrivants. Elle a raconté que sa mère, qui est d'origine marocaine, aurait probablement été expulsée si elle avait dû subir ce test peu après son arrivée au Québec dans les années 1980.

«Le discours de M. Legault est non seulement arbitraire, mais aussi inhumain», a-t-elle déploré.

Mme Rizqy veut aussi continuer de travailler pour son «cheval de bataille», la justice fiscale. Elle a d'ailleurs salué la décision du gouvernement Couillard de taxer les géants du web, dont Netflix.

«J'ai une opportunité en or d'avoir ici un parti qui est à l'écoute des besoins des Québécois, qui a aussi entendu le message de justice fiscale et d'équité fiscale. Le Québec a été très, très fort sur ces dossiers», a-t-elle soutenu.

En mars 2017, Mme Rizqy avait tenté sans succès de briguer l'investiture des libéraux fédéraux dans Saint-Laurent.

Interrogée à savoir pourquoi elle s'est tournée vers le Parti libéral du Québec, Mme Rizqy a souligné qu'il s'agissait d'une élection charnière.

«Pourquoi je fais le saut ici? C'est parce que l'enjeu est vraiment important, le discours qu'on entend, la tonalité négative, on ne peut pas se permettre de se rester les bras croisés en attendant une possibilité de faire un jour un saut en politique fédéral», a-t-elle expliqué.

«Ma tête n'est plus là.»

Avant son arrivée au PLQ, Marwa Rizqy avait adopté des positions qui semblent entrer en contradiction avec celles de son parti. En entrevue avec le quotidien local Quartier Hochelaga en 2015, elle s'était notamment prononcée pour la gratuité scolaire et contre les compressions dans les services publics pour l'atteinte du déficit zéro.

Marwa Rizqy, qui est fiscaliste et avocate de formation, est actuellement professeure à l'Université de Sherbrooke. Elle est souvent invitée dans les médias pour commenter l'enjeu des paradis fiscaux.