Disant vouloir donner un « électrochoc » à la fiscalité municipale, le premier ministre Philippe Couillard s'est dit prêt à transférer un point de la taxe de vente du Québec (TVQ) aux villes, ce qui pourrait rapporter 1,3 milliard.

Lors d'un discours devant 1000 élus municipaux, le premier ministre s'est dit prêt à « apporter ce changement fondamental » si son gouvernement est réélu lors des élections d'octobre.

« Je considère que la fiscalité municipale a besoin d'un électrochoc. Oui, il faut s'attaquer à la dépendance des villes à l'impôt foncier », a résumé Philippe Couillard.

Reste à voir si ce transfert d'un point de pourcentage serait accompagné d'une diminution des transferts provenant du ministère des Affaires municipales. Dans son discours, Philippe Couillard a fait un lien entre ces transferts, qui se chiffrent à 1,3 milliard, et le transfert d'un point de TVQ.

Philippe Couillard a indiqué que, bien que les villes martèlent depuis des années qu'elles veulent diversifier leurs sources de revenus, le dossier n'a jamais progressé « parce que personne ne veut être celui qui sera pointé du doigt pour dire qu'il a créé une nouvelle taxe ».

Invité à résumer les manchettes qu'il s'attendait à voir dans les médias à la suite de son discours, Philippe Couillard a lancé : « Québec accepte de céder un point de TVQ. Prenez ça en note, les journalistes. »

Autre demande de longue date des municipalités, Philippe Couillard s'est dit prêt à payer la totalité des taxes foncières, plutôt qu'une fraction, comme c'est présentement le cas. « Il serait temps qu'on fasse le plein paiement des taxes foncières sur nos immeubles. Disons que ça ne donne pas un très bon exemple », a-t-il dit.

Le premier ministre s'est aussi dit prêt à partager avec les villes les redevances sur les ressources naturelles. Il souhaite toutefois que ce partage bénéficie avant tout aux citoyens vivant près des projets miniers. « Il faut que ce soient ceux qui vivent avec un grand projet qui aient le plus grand retour », a-t-il évoqué.

Dans son allocution, Philippe Couillard s'est aussi permis de lancer une pointe à ses adversaires qui proposent de réduire le nombre d'immigrants que le Québec accueille. « Tout discours qui vise à réduire l'immigration est un discours antiéconomique. Si on baisse de 10 000 le nombre d'immigrants, ce sont 6000 emplois non comblés », dit Philippe Couillard, devant les élus municipaux.

Alors que les villes réclament une meilleure distribution de l'immigration à travers le Québec, 80 % s'établissant dans la région de Montréal, le premier ministre s'est engagé à s'attaquer à ce dossier également.