Le gouvernement Couillard va « absolument » présenter une réforme de l'accès à l'information avant la fin de la session parlementaire, a assuré la ministre Kathleen Weil, mercredi. Selon elle, les signataires d'une lettre ouverte pressant Québec d'agir « ne comprennent pas » l'ampleur de la tâche.

Mme Weil, responsable de la Réforme des institutions démocratiques, a assuré qu'elle présentera un projet de loi « très, très, très prochainement ». Elle n'a toutefois pas été en mesure de garantir son adoption dans la présente session parlementaire, la dernière avant les élections du 1er octobre.

« Il n'y a pas de problème de transparence », a résumé Mme Weil.

Mme Weil a assuré qu'elle mène un « travail intense » pour finaliser une pièce législative, qui fait l'objet de consultations depuis plusieurs mois. Elle a rappelé qu'elle n'a hérité du dossier qu'en octobre, elle qui était auparavant ministre de l'Immigration.

Mme Weil a souligné plusieurs mesures adoptées depuis l'élection du gouvernement Couillard en 2014. Les agendas des ministres et leurs rencontres avec des lobbyistes sont rendus publics et des ministères divulguent proactivement certains documents.

Mercredi, la Fédération professionnelle des journalistes (FPJQ), le Conseil de presse (CPQ) et les directeurs des principaux médias du Québec ont signé une lettre ouverte (lisez la lettre) pour appeler le gouvernement à respecter sa promesse de réformer l'accès à l'information.

« Dans une société démocratique, le gouvernement élu et son bras administratif ont des obligations de reddition de comptes, peut-on lire dans la lettre. Sans l'accès à l'information, aux documents du gouvernement et de l'administration, ces éléments clés de la démocratie sont corrompus. »

L'opposition applaudit

À l'Assemblée nationale, les partis de l'opposition ont unanimement applaudi la lettre ouverte.

« Ils ont parfaitement raison. C'est scandaleux que depuis 2014, le gouvernement Couillard n'a pas déposé une nouvelle loi d'accès à l'information. (...) Avec René Lévesque, le gouvernement avait mis le Québec à l'avant-garde de l'accès à l'information. Maintenant, on est à l'arrière-garde », a affirmé le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée.

« Si le projet de loi était déposé maintenant, on ferait tout pour essayer de l'adopter avant la fin de la session [parlementaire]. Mais je n'ai pas l'impression que c'est la vraie volonté du gouvernement », a-t-il ajouté.

Pour Jean-François Roberge, de la Coalition avenir Québec (CAQ), la lettre constitue « la preuve irréfutable que M. Couillard a échoué à créer un gouvernement transparent. »

« Il avait dit qu'il serait un gouvernement transparent, [or] c'est l'opacité qui règne. Si les chefs de pupitre et les directeurs d'information écrivent cette lettre ouverte, c'est parce que M. Couillard semble empêcher les gens d'accéder à la vérité », a dit M. Roberge.

Du côté de Québec solidaire (QS), le co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois a affirmé que tous les députés de sa formation politique auraient pu signer la lettre ouverte. 

« La promesse de Philippe Couillard de mettre sur pied le gouvernement le plus transparent du Québec est non seulement brisée, il a fait exactement le contraire [en prenant] des décisions où on se retrouve avec l'un des gouvernements les moins transparents de l'histoire récente du Québec », a-t-il déploré.

Aux dernières élections, M. Couillard a promis de diriger « le gouvernement le plus transparent que les Québécois auront eu ».