Cinq groupes d'intérêt représentant 700 000 aînés ont uni leurs forces, lundi, pour interpeller les partis politiques à la veille des élections. Ils comptent user de leur «influence énorme» pour forcer les aspirants au gouvernement à satisfaire leurs 16 revendications.

Le regroupement, qui comprend la Fédération de l'âge d'or du Québec (FADOQ) et des associations syndicales, n'entend pas prendre formellement position dans la campagne. Il ne compte pas non plus faire le bilan de l'actuel gouvernement libéral.

En revanche, il veut forcer chaque parti à tenir compte de ses demandes à l'aube des élections.

«On a un pouvoir d'influence énorme», a résumé la présidente de l'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées, Judith Gagnon.

«C'est le moment, dans la société québécoise, qu'il y ait un fort groupe aîné qui dise: "Wô, on est là, on est présents maintenant, on est ensemble, on est regroupés et on regarde ce qui se passe pour les aînés"», a-t-elle ajouté.

La coalition réclame en tout 16 mesures ciblant les Québécois âgés de 65 ans et plus : fonds dédiés pour soutenir les soins à domiciles, stationnements gratuits dans les CHSLD, hausse du crédit d'impôt pour les frais médicaux. Elle souhaite aussi davantage de subventions à l'achat d'appareils auditifs et de prothèses dentaires. Le groupe souhaite enfin une aide accrue aux proches aidants, qui prennent soin de proches à domicile.

«Jusqu'à maintenant, ce qu'on a vu, ce sont des traitements à la pièce, par crise, par opportunité politique, a résumé Maurice Dupont, président de la FADOQ. (...) À chaque fois qu'il y a quelque chose de soulevé, on le traite à la pièce. Nous, ce qu'on dit, c'est prenons ça dans son ensemble.»

La ministre responsable des Aînés, Francine Charbonneau, a rencontré les cinq groupes pendant une heure il y a deux semaines. Dans une déclaration écrite, elle a rappelé que Québec a adopté plusieurs mesures pour répondre aux préoccupations des aînés. Elle cite en exemple la loi 115 sur la maltraitance, l'ajout de travailleurs dans le réseau, et le deuxième plan d'action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées.

«Notre gouvernement est en accord avec l'importance que l'on doit accorder à la qualité de vie de nos aînés au Québec, a indiqué Mme Charbonneau. C'est pourquoi notre gouvernement a mis en place des plans d'action, des politiques ainsi que des lois afin d'offrir des milieux de vie sains et sécuritaires aux personnes aînées et de protéger les plus vulnérables.»