Le gouvernement du Québec lance aujourd'hui une nouvelle politique de mobilité durable, promise depuis plus d'un an, à laquelle il prévoit consacrer quelque 3,5 milliards sur cinq ans afin de rendre les transports plus « propres », dans les centres urbains aussi bien qu'en régions.

Le développement de services de transports collectifs sera le plus grand bénéficiaire de cette politique, largement axée sur l'essor des transports électriques et la création d'une gamme nouvelle de services plus confortables et attrayants afin d'en favoriser l'utilisation.

La nouvelle politique contiendra toutefois des volets consacrés au transport aérien régional, au transport des marchandises, à l'accélération des investissements sur les pistes cyclables et les sentiers piétonniers, et au soutien des « nouvelles mobilités » comme le taxibus et l'auto en libre-service.

Les sommes prévues par Québec pour financer la plupart de ces iniatives ont déjà été annoncées dans le dernier budget provincial, le mois dernier. La politique qui sera annoncée aujourd'hui contiendra toutefois plusieurs mesures et intentions législatives pour faciliter le virage vers une mobilité plus écologique et durable.

RÉDUIRE LES GES

Le Québec n'a plus de politique des transports depuis de nombreuses années. Entre 2007 et 2011, une politique de développement des transports collectifs a permis de financer de nombreuses initiatives pour améliorer les services de métro, de trains de banlieue ou de bus. Ces améliorations de services ont entraîné une hausse globale de fréquentation de 11 %, à l'échelle du Québec, dans les transports collectifs. Malgré son succès, cette politique n'a pas été renouvelée.

La nouvelle politique de mobilité durable qui sera présentée aujourd'hui est beaucoup plus large. Elle touchera toutes les dimensions du transport, avec un objectif clair de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables des changements climatiques. Plus de 40 % des émissions de GES, au Québec, proviennent des transports.

TROIS GRANDS PROJETS

Au cours des derniers mois, le gouvernement Couillard a donné le feu vert à trois grands projets de transports en commun, soit le prolongement de la ligne bleue du métro dans l'est de Montréal, la construction du Réseau express métropolitain de la Caisse de dépôt et placement du Québec, et un grand projet de tramway et de bus express à Québec. Ces trois grands projets généreront à eux seuls des investissements de 13,5 milliards dans les prochaines années.

Dans son dernier budget, Québec a promis de consacrer 3,5 milliards additionnels à la mise en oeuvre de sa nouvelle politique de mobilité durable, dont 845 millions, sur cinq ans, pour l'amélioration des services existants de transports en commun et de transport adapté.

Parmi les engagements financiers visant d'autres volets de sa politique, notons des investissements supplémentaires de 250 millions sur cinq ans pour la réfection de la voirie locale, une somme de 173 millions pour favoriser le maintien des dessertes aériennes dans les régions, et une somme de 65 millions, sur cinq ans, pour « accélérer le développement du transport actif », soit la marche et le vélo, dans toutes les régions du Québec.