La décision d'autoriser les policiers montréalais à porter le turban ou le hijab revient au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et non au gouvernement du Québec, a affirmé jeudi le premier ministre, Philippe Couillard.

« Le meilleur endroit où ces décisions se prennent, c'est au niveau des corps de police des municipalités, a-t-il déclaré. Je vois que Mme Plante et son chef de police sont là-dessus, j'ai entièrement confiance en leur jugement. »

Mercredi, les trois partis de l'opposition se sont élevés contre l'ouverture de la mairesse Valérie Plante à assouplir le code vestimentaire des policiers municipaux pour accommoder certaines communautés religieuses.

Ils ont demandé en choeur au gouvernement libéral d'appliquer la recommandation de la commission Bouchard-Taylor d'interdire le port de signes religieux aux fonctionnaires en position d'autorité.

Mais Québec s'en remettra plutôt aux dispositions du projet de loi 62, adopté l'an dernier. Cette pièce législative prévoit que les services gouvernementaux doivent être délivrés à visage découvert. Le turban ou le hijab ne couvrant pas le visage, rien dans la loi n'interdit à un policier en devoir de les porter.

« On a agi sur cette question comme on a dit qu'on le ferait, a dit M. Couillard. Pour nous, la question en ce qui nous concerne est close. »

Quelques minutes plus tôt, devant des gens d'affaires réunis au Château Frontenac pour préparer le sommet du G7, le premier ministre a lancé une mise en garde contre le « repli identitaire ».

« Pour notre gouvernement, être un agent d'inclusion passe également par des politiques publiques dont l'objectif est de faire en sorte que toute personne qui choisit le Québec se sente chez elle ou chez lui, a affirmé le premier ministre. Que la diversité croissante de notre société soit un élément qui renforce notre société unique en Amérique plutôt que d'en affaiblir le caractère distinct. »

La Gendarmerie royale du Canada a déjà autorisé le port de certains signes religieux. Cette expérience a été un succès, a indiqué le premier ministre fédéral Justin Trudeau, qui participait aussi à l'événement.

« Ça fait des années que la GRC permet ça et ça permet d'avoir une force policière qui ressemble un peu plus à la communauté qu'elle dessert, a-t-il dit. C'est un atout, je crois, pour la GRC. »

Il a ajouté que c'est aux différents corps policiers de décider d'appliquer ou pas une telle politique.