L'ex-journaliste Vincent Marissal a confirmé qu'il sera de la course à l'investiture de Québec solidaire dans Rosemont.

Celui qui analysait la politique pour La Presse et Radio-Canada jusqu'à l'été dernier s'attaquera au château fort péquiste que défendra son chef Jean-François Lisée le 1er octobre prochain.

D'entrée de jeu, après avoir avoué s'être prêté à une «mûre réflexion», M. Marissal a livré une profession de foi à gauche toute, résolument souverainiste.

«On reproche parfois à Québec solidaire (QS) d'être radical. Je ne pense pas que l'égalité homme-femme soit un symptôme de radicalisme, mais de conscience sociale», a-t-il lancé, reprenant le même commentaire à propos des écarts de richesse et de la lutte contre les changements climatiques.

«Les raisons de mon indignation sont nombreuses», a-t-il résumé, citant en exemple «le sort des familles qui en arrachent de plus en plus», «l'épuisement des infirmières et enseignantes» ainsi que «le refus net de débattre d'un salaire minimum décent ou de gratuité scolaire».

«J'ai toujours été de gauche», a-t-il insisté.

Il a ajouté avoir voté Oui «avec fébrilité» au référendum de 1995, «convaincu que nous étions aux portes de quelque chose d'important». Plus récemment, il dit avoir été particulièrement inspiré par le mouvement indépendantiste en Catalogne.

D'ici à l'investiture prévue le 31 mai prochain, M. Marissal agira à titre de conseiller spécial en affaires publiques auprès de l'aile parlementaire de Québec solidaire. 

Défi dans Rosemont

Dans Rosemont, circonscription détenue par le Parti québécois (PQ) sans interruption depuis deux décennies, M. Marissal se présentera «chez lui», dans le quartier qu'il habite. Accusé la semaine dernière par le chef péquiste Jean-François Lisée de diviser le vote souverainiste, avec pour effet potentiel une victoire libérale, le candidat de Québec solidaire a fait valoir qu'il ne voulait pas «diviser, mais bien recueillir des votes». «Le PQ n'a pas besoin de quelqu'un d'autre pour se tirer dans le pied», a-t-il dit. Il a renchéri en affirmant qu'aux dernières élections de 2014, c'est la Charte des valeurs du PQ qui a donné des munitions au Parti libéral du Québec (PLQ) et non la campagne de Québec solidaire.

«Il y a quelque chose de méprisant de dire que la seule manière de faire oeuvre utile pour le Québec, c'est de voter pour le PQ pour chasser les libéraux.»

Observateur de la scène politique depuis 30 ans, Vincent Marissal affirme avoir été approché par tous les partis municipaux, provinciaux et fédéraux, à l'exception des conservateurs. Il a également nié l'affirmation du chroniqueur Bernard Drainville, qui a avancé tôt ce matin que M. Marissal aurait offert ses services au Parti libéral du Canada. Le candidat a néanmoins confirmé avoir eu des discussions avec les libéraux de Justin Trudeau, un politicien qu'il connaît depuis longtemps sans pour autant «être son ami».

C'est en juin dernier, au moment de son départ de La Presse, que Vincent Marissal aurait tendu la main à Québec solidaire. Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole du parti, a raconté avoir été surpris de cet appel.

«Avant une élection, on fait une liste de candidats qu'on aimerait approcher, et Vincent n'apparaissait pas sur notre liste», a convenu M. Nadeau-Dubois. Au fil de discussions, il a toutefois découvert «un homme guidé par une indignation réelle, qui a envie de changer les choses».

«Je ne me doutais pas qu'il était aussi près de nous politiquement et idéologiquement.»

Selon lui, la candidature de M. Marissal «démontre que [QS] rassemble de plus en plus de gens, [...] de toutes les couches de la société».

Depuis son départ de La Presse, Vincent Marissal travaillait comme directeur principal pour la firme de communication TACT Intelligence-conseil. Il a notamment fait des représentations auprès du gouvernement du Canada en faveur d'une aide à l'industrie de la presse écrite.