Les propriétaires de camionnettes, fourgonnettes et autres petits véhicules utilitaires énergivores peuvent dormir tranquilles: Québec ne leur imposera pas de surtaxe en marge de ses efforts pour atteindre ses cibles de réduction de gaz à effet de serre (GES).

Le premier ministre Philippe Couillard a été assez clair à ce sujet, vendredi, à l'issue d'une visite industrielle à Rigaud, en Montérégie.

Plus tôt dans la journée, sa ministre de l'Environnement, Isabelle Melançon, avait affirmé qu'il fallait «renverser la tendance actuelle axée sur l'utilisation des véhicules solo énergivores» alors qu'elle présentait le bilan de mi-parcours du Plan d'action 2013-2020 sur les changements climatiques.

Interrogé sur la possibilité d'imposer une taxe spéciale sur les véhicules polluants afin d'aider le Québec à atteindre ses cibles en matière d'émissions de GES, le premier ministre a fermé la porte à cette possibilité, du moins pour les petits véhicules utilitaires, en se référant à sa propre région du Lac-Saint-Jean.

«Dans ma région, ce sont des agriculteurs et des forestiers. Ce monde-là, ça roule en »pickup«», a-t-il déclaré aux journalistes.

«Si on leur dit du jour au lendemain qu'on va augmenter de 10 ou 15 pour cent le coût de leur véhicule, on vient d'attaquer de plein fouet le mode de vie en région pour un grand nombre de ces personnes. Ce n'est pas comme ça qu'il faut aller», a-t-il tranché.

Il a pris soin de rappeler que le Québec a le taux d'émissions par habitant le plus faible au Canada.

Tout en reconnaissant que l'enjeu principal du Québec demeurait le transport, il a réitéré sa volonté de poursuivre les efforts avec les politiques actuelles, dont la Loi zéro émissions, l'électrification des transports et l'investissement dans les transports collectifs.

«C'est la façon correcte d'y aller, sinon on cause des effets négatifs dans l'économie et ce n'est pas ce qu'on veut faire.»

M. Couillard a du même coup pris soin de préciser quelles cibles doivent être dans la mire en matière de réduction des émissions de GES.

«La source d'émissions résiduelles la plus importante, c'est le domaine des transports, oui, mais le transport lourd surtout. Pour le camionnage on a le programme éco-camionnage», a-t-il souligné.

L'autre sous-secteur du transport lourd, soit le transport collectif, est également en pleine transition, a rappelé le premier ministre.

«Tous les projets de transport collectif vont être électriques ou en grande partie électriques et hybrides. Les autobus commandés par les grandes villes maintenant sont de plus en plus au moins hybrides, souvent électriques», a-t-il dit.