François Legault a dû une fois de plus, mercredi, défendre sa position sur l'immigration et justifier le test de valeurs qu'il veut faire passer aux nouveaux arrivants qui souhaitent devenir québécois.

Sur la défensive, le chef caquiste s'en est pris au premier ministre Philippe Couillard qu'il accuse de «déshonorer sa fonction» en tenant des propos incendiaires qui risquent de rebondir dans sa cour, comme «un boomerang en pleine face».

Durant la période de questions, le premier ministre a soutenu que certains partis politiques, dont la CAQ, cherchaient à s'attirer des votes en clamant qu'ils sont «contre les étrangers, les immigrants».

Il s'agit là de «sale petite politique», a réagi M. Legault en point de presse, en se défendant d'être contre l'immigration.

Il est revenu à la charge pour justifier la pertinence d'imposer un test de valeurs et un test de français aux nouveaux arrivants qui souhaitent s'établir au Québec.

Sous un gouvernement caquiste, son message aux immigrants sera le suivant: «vous avez trois ans pour réussir un test de français». En cas d'échec, l'immigrant n'aurait pas droit au certificat de sélection délivré par le Québec et devrait faire ses valises.

«On ne parle pas de déporter [un immigrant], ce n'est pas un citoyen canadien», a-t-il dit.

Il a aussi évoqué la possibilité d'offrir une reprise après la quatrième année de séjour à ceux qui auraient échoué le test de français.

Devant le Conseil des relations internationales de Montréal, lundi, il s'était montré rassurant, en affirmant qu'il s'agirait d'un test de base de connaissances linguistiques, «pas de littérature».

À propos du test de valeurs, il a de nouveau refusé mercredi d'en préciser le contenu, estimant qu'il s'agissait là de «détails» à régler une fois au pouvoir.

Comme il a fait à quelques reprises ces derniers jours, le ministre de l'Immigration, David Heurtel, s'est indigné devant ce qu'il qualifie de «suggestion totalement répugnante» de François Legault.

Il juge inadmissible que ce dernier refuse de répondre aux questions à ce sujet. «C'est quoi la note de passage? Est-ce qu'on va séparer les familles?», s'est interrogé le ministre en point de presse, ajoutant que ce test de valeurs contenait des «enjeux légaux et moraux majeurs».

Il lui demande de publier son test de valeurs avant la campagne électorale.

Le ministre a de plus rappelé au chef caquiste que «le pouvoir d'admettre et d'expulser [des immigrants] relève ultimement du gouvernement fédéral».