Le Parti québécois interpelle le ministre des Transports, André Fortin, pour qu'il instaure, dans le cadre du projet de loi modifiant le Code de la sécurité routière, un projet pilote afin d'étudier la possibilité d'augmenter la limite de vitesse sur les autoroutes à ce qui est déjà toléré sur le terrain par les autorités policières.

« Il est temps de mettre fin à l'hypocrisie », affirme Martin Ouellet, porte-parole du Parti québécois (PQ) en matière de transports. 


« Un comité d'experts va se pencher pour réfléchir s'il est opportun d'augmenter la limite de vitesse sur une autoroute. Est-ce que c'est 115, est-ce que c'est 120, est-ce que c'est 122 ? Le comité d'experts va nous le dire », poursuit-il.


Accompagnés en point de presse de son collègue André Villeneuve, qui siège à la commission parlementaire chargée d'étudier le projet de loi du ministre Fortin, les deux hommes ont affirmé que le projet pilote permettrait de diminuer les risques de freinage brusque lorsqu'un conducteur aperçoit une autopatrouille ou une zone de radars. La nouvelle limite de vitesse serait alors appliquée dans un principe de tolérance zéro.


« Honnêtement, je vais être très franc avec vous, moi, je roule 110 km/h sur l'autoroute, évidemment toujours dans des conditions idéales. Je pense que je suis en train d'avouer un péché mortel que le dire », a soutenu M. Villeneuve, qui ajoute que « les policiers tolèrent [déjà] jusqu'à 118 km/h sur les autoroutes ».

Une idée « superflue », répond le gouvernement  

André Fortin considère la proposition d'amendement de « superflue », car la loi permet déjà des projets pilotes. Il affirme qu'une étude américaine a conclu qu'une hausse de la limite de vitesse de 5 milles à l'heure mène à une augmentation des accidents graves de 8%.

« Ça nous semble comme une mesure qui augmenterait le risque sur les autoroutes du Québec », a-t-il affirmé mercredi à la sortie de la commission parlementaire. 

« [Le PQ] propose un projet pilote que sur les autoroutes du Québec. Il y aurait donc des routes avec un seuil de tolérance (...) et des routes où le seuil de tolérance n'existerait pas. Ça nous apparaît très confus et difficile pour les automobilistes », a-t-il poursuivi. 

- Avec Martin Croteau