La plus récente entente entre le gouvernement Couillard et les médecins spécialistes - dont le contenu n'a pas encore été rendu public - ne contient aucune nouvelle mesure pour inciter les médecins à être plus productifs.

C'est ce qu'a révélé le ministre de la Santé Gaétan Barrette, ce mercredi, questionné par des journalistes sur les conclusions d'une importante étude indépendante réalisées à la demande du Commissaire à la santé et au bien-être rendue publique aujourd'hui.

Alors que le modèle de rémunération à l'acte des médecins au Québec est censé inciter à une plus grande productivité, la production des soins médicaux a stagné ou diminué dans la province entre 2006 et 2015, ont découvert des chercheurs spécialisés dans le domaine de la santé dans leur étude intitulée Analyse des impacts de la rémunération des médecins sur leur pratique et la performance du système de santé au Québec.

Le ministre Barrette a expliqué ce mercredi qu'il n'avait pas besoin d'imposer de nouvelles mesures aux médecins pour les inciter à travailler plus puisque son gouvernement a fait adopter des lois déjà assez contraignantes pour les médecins (la loi 20 pour les omnipraticiens et la loi 130 pour les spécialistes) depuis 2015 (année où s'arrête l'étude).

Aux yeux du ministre de la Santé, l'étude commandée par le Commissaire à la santé et au bien-être -poste aboli depuis par son gouvernement- fait un «constat du passé». La baisse de productivité des médecins malgré les importantes hausses de rémunération était «connue», a-t-il dit, on n'avait «pas besoin d'une étude pour montrer ça».

«Il n'y a rien de neuf là-dedans», a-t-il insisté en réponse aux des journalistes présents à la conférence de presse lors de laquelle le ministre de la Santé inaugurait la 29e «super-clinique» du Québec dans le quartier Rosemont à Montréal.

Se sentant interpellée par le débat, l'une des médecins qui travaillent dans cette clinique, la Dr Alix Dufresne, a poliment interrompu la période de questions à laquelle prenait part le ministre Barrette pour souligner aux médias que les médecins omnipraticiens voient possiblement moins de patients dans une journée qu'avant- non pas parce qu'ils sont moins productifs - mais plutôt en raison de la «lourdeur des cas» des gens malades qui viennent les consulter.