Québec solidaire déplore « qu'une personne sur quatre ne consulte pas un dentiste pour des raisons financières » et souhaite investir près d'un milliard pour créer une assurance dentaire publique et universelle.

Cette annonce, effectuée jeudi matin dans le foyer de l'hôtel Le Concorde, à Québec, s'inscrit dans une série d'engagements électoraux que le parti fait au cours du printemps pour « s'attaquer aux vaches sacrées du Québec », a affirmé la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé. 

« La carie est la première cause d'hospitalisation chez les enfants préscolaires. Pourtant, aller chez le dentiste coûte cher et on n'a aucun contrôle là-dessus. Quand vous avez la bouche ouverte, ce n'est pas le temps de négocier combien ça va vous coûter quand vous allez sortir », a illustré Mme Massé.

L'assurance publique en matière de santé dentaire prévue par Québec solidaire prévoit rembourser 100 % des frais en soins de prévention, en soins curatifs et en soins médicalement nécessaires pour tous les Québécois âgés de moins de 18 ans et pour les prestataires de l'aide sociale. 

Les adultes auraient quant à eux un remboursement à la hauteur de 80 % pour les soins de prévention, comme les examens annuels et de nettoyage, explique le parti de gauche. Les soins curatifs (extraction d'une dent, dentier, rechaussement des gencives, traitement de canal, etc.) seraient remboursés à 60 %. Et « aucun remboursement ne sera fait si c'est un soin esthétique », a précisé la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques. 

Mettre fin aux « hypothèques dentaires » 

Selon elle, les Québécois ont parfois des « hypothèques dentaires », et sont forcés d'emprunter pour soigner des problèmes de santé buccale, alors que les prix varient d'une clinique dentaire à une autre. À titre d'exemple, un nettoyage à Trois-Rivières peut coûter 64$, a dit Mme Massé, alors qu'il coûterait 110$ à Saguenay et jusqu'à 190$ à Montréal.

Québec solidaire entend négocier avec les dentistes et les hygiénistes dentaires pour établir « une table de prix » nationale, « comme il existe dans le réseau de la santé pour les autres professions médicales », a souligné le co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois. 

Le parti souhaite également « réformer le Code des professions pour permettre aux hygiénistes dentaires de pratiquer leur métier sans la supervision d'un dentiste », a-t-il ajouté. 

« [Nous voulons] augmenter leur autonomie professionnelle et faire en sorte qu'on puisse déployer sans plusieurs institutions [comme les CLSC, les écoles ou les CHSLD, par exemple], des hygiénistes dentaires pour dépister les maladies buccodentaires », a dit M. Nadeau-Dubois, promettant ainsi « la fin du monopole des dentistes ».