En briguant l'investiture péquiste dans Pointe-aux-Trembles, Jean-Martin Aussant affrontera Maxime Laporte, qui a lancé sa campagne il y a un peu plus d'un mois.

Si certains craignent des tensions et des affrontements, les deux rivaux tiennent, c'est le cas de le dire, des discours «politiquement corrects» et rassembleurs.

«Le Parti québécois est un grand parti démocratique et ça implique que tout membre peut se présenter», rappelle M. Aussant. 

«Cela dit, tous les candidats préféreraient être acclamés, mais comme c'est une investiture, il faut se promettre de faire une campagne la plus propre possible.»

Cette course, il souhaite qu'elle soit «basée sur les idées et sur le potentiel du candidat à être le meilleur aux élections». Après, ajoute-t-il, ce sont les membres qui choisiront. 

Maxime Laporte tient le même discours. «Une investiture, c'est sain pour un parti politique. Ça crée de l'engouement et ça suscite du recrutement. Ça alimente le débat d'idées aussi et ça va faire parler du Parti québécois dans Pointe-aux-Trembles.»

Mardi midi, l'économiste Jean-Martin Aussant a tenu une conférence de presse pour annoncer qu'il briguait l'investiture de ce bastion péquiste situé dans l'est de Montréal, représenté par Nicole Léger depuis plus de 20 ans.

Deux heures plus tard, Maxime Laporte a fait une sortie, à son tour, pour dire qu'il maintenait sa candidature.

Le plus jeune président général élu de la Société Saint-Jean-Baptiste ne croit pas que cette course mènera à des tensions.

«Il ne s'agit pas de division, dit M. Laporte. Il s'agit plutôt de rassemblement. Pendant cette course, Jean-Martin va rassembler des gens et moi aussi. Et tous ces militants qui auront été recrutés et mobilisés vont se rassembler et travailler ensemble en vue de l'élection du 1er octobre prochain.»

Landry craint l'affrontement 

L'ancien premier ministre Bernard Landry et l'ex-président du parti Raymond Archambault, qui appuient la candidature de Maxime Laporte, ont tous deux demandé à Jean-Martin Aussant, la semaine dernière, de briguer les suffrages dans une autre circonscription.

Les deux ont invoqué son départ fracassant du PQ en 2011, lorsqu'il a claqué la porte pour fonder Option nationale. 

M. Aussant a fait fi de ces mises en garde, une décision qui annonce un face-à-face dommageable, a indiqué M. Landry, mardi. «Le retour de M. Aussant, la venue de l'ancien président de la Société Saint-Jean-Baptiste [en congé pour la campagne] étaient deux bonnes nouvelles. Il ne faudrait pas que l'une contredise l'autre. Ça aurait été plus favorable pour le parti, globalement, qu'il n'y ait pas cet affrontement.»

Il s'en remet aux membres du Parti québécois, qui décideront qui de M. Laporte ou de M. Aussant portera les couleurs du parti aux élections d'octobre. 

M. Landry a bon espoir que M. Laporte remportera l'investiture. «Ça fait longtemps qu'il pense à ça et qu'il se prépare, a-t-il dit. Il est un excellent président de la Société Saint-Jean-Baptiste. C'est un jeune avocat brillant, sur les questions constitutionnelles en particulier. Il nous le faut.» 

Château fort et rempart

Pour sa part, Jean-Martin Aussant mise sur son «parcours économique en entrepreneuriat» et sur le fait qu'il a été «député d'un comté [à l'époque Nicolet-Yamaska] où la proximité avec les gens était très importante».

Celui qui est considéré comme l'héritier de Jacques Parizeau souligne également que ses positions souverainistes sont assez claires et connues.

M. Aussant précise que Pointe-aux-Trembles est une circonscription propice aux idées progressistes et souverainistes.

«Le château fort de Pointe-aux-Trembles est un comté historique qui a vu le premier député élu du Parti québécois en 1970 [Marcel Léger, le père de Nicole], et il peut servir de rempart contre l'entrée de la CAQ sur l'île de Montréal», dit-il.

Justement, en matinée, la mairesse Chantal Rouleau a révélé qu'elle serait candidate pour la CAQ dans cette circonscription pour les élections provinciales d'octobre prochain.

PHOTO IVANOH DEMERS, LA PRESSE

Deux heures après l'annonce de Jean-Martin Aussant, Maxime Laporte a fait une sortie, à son tour, pour dire qu'il maintenait sa candidature dans Pointe-aux-Trembles.

Jean-Martin Aussant en cinq temps

2008: Élu député péquiste dans Nicolet-Yamaska

2011: En désaccord avec la direction de Pauline Marois, il quitte le Parti québécois. Il fonde Option nationale, un parti souverainiste, dont il devient le chef pour deux ans.

2012: Défait dans Nicolet-Bécancour

2015: Directeur général du Chantier de l'économie sociale

2018: Retour au Parti québécois à titre de conseiller spécial du chef Jean-François Lisée, jusqu'au scrutin du 1er octobre prochain où il espère se présenter dans la circonscription montréalaise de Pointe-aux-Trembles.